Le projet de budget
2018 est une des pièces maîtresses de la panoplie déployée à partir des
ordonnances sur le droit du travail pour casser le modèle social
français. L'objectif est triple : baisser le « coût du travail » au lieu
de s'attaquer au coût du capital, baisser les prélèvements obligatoires
finançant les services publics pour laisser s'envoler les prélèvements
financiers, et satisfaire ainsi aux conditions exigées par la
Bundesbank, Berlin et la BCE.
Il prend aux couches populaires (hausse de la CSG et des taxes
sur la consommation, baisse de l'APL,rationnement supplémentaire des
services publics). Il multiplie les cadeaux aux détenteurs des capitaux
(baisse/suppression de l'ISF, réduction de l'IS, plafonnement de
l'imposition des revenus du capital). Il transforme en profondeur la
structure des prélèvements fiscaux et sociaux avec pour cibles
prioritaires la protection sociale et les collectivités territoriales.
Ses choix de suppression de la taxe d'habitation et de basculement de
points de cotisations sociales vers l'impôt (CSG) traduisent une volonté
de mise sous tutelle de l’État des collectivités territoriales et de
déresponsabilisation accrus des entreprises au plan social et
territorial.
D'autres choix sont indispensables comme le révèlent les
mobilisations sociales en cours: relance de la dépense publique pour
développer tous les services publics au lieu de privilégier les
interventions militaires et le maintien de l'ordre ; promouvoir un
statut des fonctionnaires rénové au lieu d'en réduire le nombre (-
120000 en 5 ans) ; sécuriser l'emploi et le progrès des qualifications
pour tous avec un nouveau rôle pour la formation. Utiliser les fonds
publics comme levier d'une nouvelle orientation du crédit bancaire.
Il faut une réforme profonde de la fiscalité des entreprises. Elle
passe par un impôt sur les société modulé selon des critères sociaux et
environnementaux, un impôt local sur leur capital, un ISF modulé
intégrant les biens professionnels. Face aux énormes besoins de
financements, la France, plutôt que de céder nos fleurons industriels
aux multinationales qui dominent l'Europe, doit agir auprès de Bruxelles
pour demander la création d'un Fonds de développement économique,
social et écologique européen financé par la création monétaire de la
BCE.
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