jeudi 28 septembre 2017

Un budget 2018 pour les riches et au service de la casse du modèle social français

Le projet de budget 2018 est une des pièces maîtresses de la panoplie déployée à partir des ordonnances sur le droit du travail pour casser le modèle social français. L'objectif est triple : baisser le « coût du travail » au lieu de s'attaquer au coût du capital, baisser les prélèvements obligatoires finançant les services publics pour laisser s'envoler les prélèvements financiers, et satisfaire ainsi aux conditions exigées par la Bundesbank, Berlin et la BCE.
Il prend aux couches populaires (hausse de la CSG et des taxes sur la consommation, baisse de l'APL,rationnement supplémentaire des services publics). Il multiplie les cadeaux aux détenteurs des capitaux (baisse/suppression de l'ISF, réduction de l'IS, plafonnement de l'imposition des revenus du capital). Il transforme en profondeur la structure des prélèvements fiscaux et sociaux avec pour cibles prioritaires la protection sociale et les collectivités territoriales. Ses choix de suppression de la taxe d'habitation et de basculement de points de cotisations sociales vers l'impôt (CSG) traduisent une volonté de mise sous tutelle de l’État des collectivités territoriales et de déresponsabilisation accrus des entreprises au plan social et territorial.
D'autres choix sont indispensables comme le révèlent les mobilisations sociales en cours: relance de la dépense publique pour développer tous les services publics au lieu de privilégier les interventions militaires et le maintien de l'ordre ; promouvoir un statut des fonctionnaires rénové au lieu d'en réduire le nombre (- 120000 en 5 ans) ; sécuriser l'emploi et le progrès des qualifications pour tous avec un nouveau rôle pour la formation. Utiliser les fonds publics comme levier d'une nouvelle orientation du crédit bancaire.
Il faut une réforme profonde de la fiscalité des entreprises. Elle passe par un impôt sur les société modulé selon des critères sociaux et environnementaux, un impôt local sur leur capital, un ISF modulé intégrant les biens professionnels. Face aux énormes besoins de financements, la France, plutôt que de céder nos fleurons industriels aux multinationales qui dominent l'Europe, doit agir auprès de Bruxelles pour demander la création d'un Fonds de développement économique, social et écologique européen financé par la création monétaire de la BCE.

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