La
loi travail exprime le hiatus entre la vision de l’entreprise vantée
par le chef de l’État et la réalité vécue par les salariés dans leurs
lieux de travail. Beaucoup savent ne pas pouvoir compter sur les
employeurs pour améliorer leur sort.
« Bien
souvent, la vie d’un entrepreneur est bien plus dure que celle d’un
salarié, il ne faut pas l’oublier. Il peut tout perdre, lui, et il a
moins de garanties. » Cette diatribe signée Emmanuel Macron, en janvier
2016, annonçait déjà les penchants de celui devenu depuis président de
la République. Elle éclaire la nature des ordonnances réformant le Code
du travail contre lesquelles la CGT, Solidaires, la FSU, des
organisations de jeunesse et des fédérations FO, Unsa et CFE-CGC
appellent à la mobilisation ce jeudi, après la première journée d’action
du 12 septembre.
Le locataire de l’Élysée n’en démord pas. Le nœud, c’est
l’entreprise. L’homme du moment n’est ni artiste, ni enseignant, ni
médecin, il est entrepreneur. « Le travail sera libéré. Les entreprises
seront soutenues. L’initiative sera encouragée », a-t-il promis dans son
discours d’investiture. Nous y sommes. Côté salariés, on semble voir et
surtout vivre les choses différemment. « On nous présente l’entreprise
comme le monde des Bisounours mais ce monde peut être féroce », s’alarme
François, ex-militant CFDT chez IBM France, passé à la CGT. Lui en sait
quelque chose puisque « placardisé » depuis un bon moment. « On va
finir avec des salariés encore plus apeurés, tétanisés, qui risquent de
courber encore plus l’échine. Et plus encore demain si les syndicats
n’existent plus. » Lire la suite
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