lundi 25 septembre 2017

Loi Logement : précarisation généralisée

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Communiqué de Ian Brossat, adjoint au maire de Paris :
Le gouvernement a dévoilé ce mercredi les contours de la Loi Logement, et les annonces ne laissent plus part au doute. Cette réforme est celle de l’insécurité sociale généralisée, dans une ampleur sans précédent ; une violente attaque contre les classes moyennes et les familles les plus modestes ; une vision technocratique de la vie des Français dont les conséquences pour l’emploi et l’économie seront extrêmement graves.
C’est tout à la fois une aberration sociale, un non-sens économique et une faute politique. Le fil rouge de cette réforme est la précarisation. Avec le bail de un à dix mois, des locataires deviendront jetables, à la merci de propriétaires qui profiteront de ces périodes d’essais pour mettre en concurrence les locataires. Pour ces derniers, impossible de se stabiliser, de se projeter.
Ces mêmes locataires seront frappés au portefeuille, avec la baisse annoncée des Aides personnalisées au logement (APL). Ce ne sont pas moins de 6,5 millions de bénéficiaires qui verront baisser leur pouvoir d’achat, dès le 1er octobre. Parmi eux, 800.000 étudiants. Faut-il rappeler qu’un étudiant sur quatre vit sous le seuil de pauvreté, et que le logement représente plus de la moitié de leur budget mensuel ? A ceux qui estiment qu’une baisse de 5€ est anecdotique, je les invite à renouer avec les réalités sociales de notre pays : une personne au RSA, une fois les dépenses courantes déduites, ne dispose que de 58 euros par mois pour vivre, moins de 2 euros par jour.
Quant à l’attaque en règle contre les bailleurs sociaux, elle constitue une escroquerie en bande organisée. Les bailleurs sociaux, contraints d’absorber la baisse brutale des APL pour leurs locataires, verront leur budget diminuer de deux milliards d’euros par an. Pour de nombreux bailleurs, c’est un coup fatal porté à leur activité. Et pourtant, contrairement au CAC40, nul actionnaire ni dividende versée : ces fonds sont destinés à la construction de nouveaux logements, à la rénovation du parc, à l’équipement des logements. Ce sont ainsi les 11 millions de locataires du parc social qui vont pâtir, d’ici quelques semaines, de cette baisse des investissements, qui se traduira très concrètement par un entretien au rabais, des chaudières plus anciennes à l’entretien de leurs ascenseurs.
Enfin, les annonces du gouvernement sont un sérieux coup porté à l’économie et en particulier au secteur du BTP. Aujourd’hui, selon les régions, les bailleurs sociaux remplissent entre 25% et 40% des carnets de commandes des entreprises du secteur. Le million de salariés du BTP appréciera.
Cette réforme guidée par des intérêts exclusivement financiers, cachée tout au long de la campagne présidentielle, suscite logiquement une défiance généralisée. Elle dépasse les sensibilités politiques et les secteurs d’activité. Cette majorité doit désormais être entendue.

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