Loup Bureau aux côtés de Françoise Nyssen à son arrivée en France, le 17 septembre 2017 — Photo Geoffroy Van Der Hassely / AFP
Embrassades
et accolades avec sa famille: le journaliste Loup Bureau est arrivé en
France dimanche matin, enfin libre après, avoir été expulsé de Turquie à
l'issue de plus de 50 jours de détention.
Le
reporter, vêtu d'une polaire bleue, a été transporté du tarmac au
pavillon d'honneur de Roissy CGD en minibus. Sa famille, sa petite amie
et la ministre de la Culture Françoise Nyssen sont sorties pour
l'accueillir. Son avion s'était posé à 08H45. A son arrivée, Loup Bureau s'est entretenu avec Emmanuel Macron par téléphone, selon la journaliste sur place. Le reporter indépendant de 27 ans est accusé par Ankara d'appartenance à "une organisation terroriste armée". A
son départ d'Istanbul, les autorités aéroportuaires avaient fait
embarquer Loup Bureau "directement sur le tarmac, pour éviter tout
contact avec les médias", selon Reporters sans frontières qui a fait
campagne pour sa libération.
La libération de Loup Bureau, incarcéré à Sirnak, ville du sud-est de la Turquie, avait été annoncée vendredi. Le père du reporter, Loïc Bureau, installé près de Nantes, s'était rendu à Paris dès samedi. Cette libération est intervenue dans la foulée d'une visite du chef de la diplomatie Jean-Yves Le Drian à Ankara qui l'avait qualifiée de "grand soulagement". Fin août le président français avait demandé sa "libération rapide" à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. Interrogé sur une éventuelle contrepartie à cette libération, l'avocat de Loup Bureau, Martin Pradel avait déclaré samedi: "Je n'ai aucune raison de le penser".
"Simplement faire comprendre aux autorités turques tout le tort qu'elles se faisaient en persistant à emprisonner un journaliste français (...) a pu être suffisant", avait-il dit. Le journaliste avait été interpellé le 26 juillet à la frontière turco-irakienne, après la découverte en sa possession de photos le montrant en compagnie de combattants kurdes syriens des YPG (mouvement considéré comme une émanation du PKK et donc comme "terroriste" par Ankara). Ces images datent, selon sa défense, d'un reportage sur les conditions de vie des populations syriennes réalisé en 2013 et diffusé sur TV5 Monde.
"Tout a basculé au milieu de la semaine dernière avec l'acte d'accusation et la fixation d'une audience", a expliqué Me Pradel, le dossier étant alors transféré à un juge. "Le juge a immédiatement voulu recevoir Loup et a immédiatement statué sur la question de sa libération, alors que par ailleurs l'enquête se poursuit", a ajouté l'avocat. Loup Bureau "a toujours au-dessus de lui un risque de condamnation, une condamnation extrêmement grave puisque cela voudrait dire que Loup est un terroriste", a-t-il rappelé. La Turquie occupe la 155e place sur 180 au classement 2017 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières, une situation qui s'est particulièrement dégradée depuis le coup d'Etat raté de juillet 2016. Quelque 170 journalistes sont détenus dans le pays, selon le site spécialisé P24. Les journalistes turcs sont de loin les plus touchés, mais leurs confrères étrangers ne sont pas épargnés. En mai, Mathias Depardon, un photojournaliste français, était lui aussi arrêté dans le sud-est de la Turquie, soupçonné de "propagande terroriste" pour le compte du PKK pour avoir diffusé sur les réseaux sociaux des photos prises lors d'un reportage. Il avait été expulsé après un mois de détention et une importante mobilisation.
La libération de Loup Bureau, incarcéré à Sirnak, ville du sud-est de la Turquie, avait été annoncée vendredi. Le père du reporter, Loïc Bureau, installé près de Nantes, s'était rendu à Paris dès samedi. Cette libération est intervenue dans la foulée d'une visite du chef de la diplomatie Jean-Yves Le Drian à Ankara qui l'avait qualifiée de "grand soulagement". Fin août le président français avait demandé sa "libération rapide" à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. Interrogé sur une éventuelle contrepartie à cette libération, l'avocat de Loup Bureau, Martin Pradel avait déclaré samedi: "Je n'ai aucune raison de le penser".
"Simplement faire comprendre aux autorités turques tout le tort qu'elles se faisaient en persistant à emprisonner un journaliste français (...) a pu être suffisant", avait-il dit. Le journaliste avait été interpellé le 26 juillet à la frontière turco-irakienne, après la découverte en sa possession de photos le montrant en compagnie de combattants kurdes syriens des YPG (mouvement considéré comme une émanation du PKK et donc comme "terroriste" par Ankara). Ces images datent, selon sa défense, d'un reportage sur les conditions de vie des populations syriennes réalisé en 2013 et diffusé sur TV5 Monde.
"Tout a basculé au milieu de la semaine dernière avec l'acte d'accusation et la fixation d'une audience", a expliqué Me Pradel, le dossier étant alors transféré à un juge. "Le juge a immédiatement voulu recevoir Loup et a immédiatement statué sur la question de sa libération, alors que par ailleurs l'enquête se poursuit", a ajouté l'avocat. Loup Bureau "a toujours au-dessus de lui un risque de condamnation, une condamnation extrêmement grave puisque cela voudrait dire que Loup est un terroriste", a-t-il rappelé. La Turquie occupe la 155e place sur 180 au classement 2017 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières, une situation qui s'est particulièrement dégradée depuis le coup d'Etat raté de juillet 2016. Quelque 170 journalistes sont détenus dans le pays, selon le site spécialisé P24. Les journalistes turcs sont de loin les plus touchés, mais leurs confrères étrangers ne sont pas épargnés. En mai, Mathias Depardon, un photojournaliste français, était lui aussi arrêté dans le sud-est de la Turquie, soupçonné de "propagande terroriste" pour le compte du PKK pour avoir diffusé sur les réseaux sociaux des photos prises lors d'un reportage. Il avait été expulsé après un mois de détention et une importante mobilisation.
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