Ministre du Travail
de novembre 1945
à mai 1947,
Ambroise Croizat bâtira la Sécurité sociale, les comités d’entreprise. Il sera à l’origine de la médecine du travail, des conventions collectives et de
la généralisation de
la retraite pour tous.
En cette aurore de siècle, dans la cité ouvrière de Notre-Dame-de-Briançon, on vit la misère qui court les pages de Germinal. Pas de protection sociale, pas de congés, pas de retraite. Devant les coulées d’acier, l’accident de travail est quotidien. L’espoir, c’est le père d’Ambroise qui l’incarne.
Fondateur du premier syndicat CGT des Alpes, il lance, en 1906, la première grande grève. Dix jours de bras croisés pour la reconnaissance de la caisse de secours. Une grève pour le droit à la santé, tout simplement. Il l’obtient, mais de vieilles revanches l’invitent à s’embaucher ailleurs.
1907. Ugine. Autre grève, autre départ obligé vers la région lyonnaise. Ambroise prend le relais du père, qui part à la guerre. À treize ans, il est ajusteur. Derrière l’établi, les mots du père fécondent : «Ne plie pas, petit. Le siècle s’ouvre pour toi.» Ambroise adhère à la CGT puis à la SFIO.
À dix-sept ans, il anime les grèves de la métallurgie. Reste à faire le pas. Celui du Congrès de Tours, où il entre au PCF en 1920. «Proche du peuple, on le voyait partout, dit un témoin, devant les usines, au cœur d’une assemblée paysanne…» Antimilitarisme, anticolonialisme, les deux mots tissent les chemins du militant.
1927, il est secrétaire de la Fédération des métaux CGTU. La route à nouveau, «militant ambulant», un baluchon de Vie ouvrière à vendre pour tout salaire. Commence un long périple où il anime les grèves de Marseille, du Nord, les comités de chômeurs de Lille ou de Bordeaux. Sur le terreau de la crise germe le fascisme. «S’unir, disait-il, pour donner à la France d’autres espoirs !» Ces mots, il les laisse au coeur des luttes qui ouvrent l’ère du Front populaire....
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