Par Gabriel AMARD (PG), Président de la communauté d’agglomération Les Lacs de l’Essonne (*), Administrateur de l’association Eau (Eau-Élus-Usagers),
et Gérard PIEL (PCF), Président du Groupe Front de Gauche à la Région PACA, en charge de l’établissement Public Régional de l’Eau.
L’eau n’est pas une marchandise ! Chacun en conviendra. C’est une ressource naturelle, gratuite dans la nature, indispensable à la vie. Trois jours sans eau et nous sommes morts. Pourtant, l’histoire industrielle de notre pays a conduit, à contre-courant de ce qui se passe dans le monde, à confier l’approvisionnement de nos concitoyens en eau potable à des intérêts privés.
D’année en année, cette gestion a fait l’objet de multiples critiques : surfacturation, opacité de gestion, faible entretien des réseaux, tarification dégressive selon la consommation au détriment de la protection de la ressource, etc.
Depuis une dizaine d’années, de plus en plus de collectivités retournent en gestion publique. Le coût de revient du service de l’eau baisse toujours d’environ 25% dès que l’on passe du privé au public. La seule suppression de rémunération des actionnaires permet cette économie, tout en réalisant plus d’investissements et avec un meilleur entretien.
Le Front de gauche doit s’emparer de cette thématique pour la porter dans son programme de gouvernement. Nous devons intégrer la gestion de l’eau dans un grand service public. Pourquoi ? Tout d’abord, il en va de l’égalité d’accès entre tous les citoyens. Que l’on soit de la ville ou de la montagne, près d’un fleuve ou d’une source, nous avons chacun besoin de la même quantité d’eau pour survivre. Pourtant, le traitement de l’eau a un coût différent. Le tarif sur la facture est donc différent. Avec un service public national, nous pourrions homogénéiser le tarif d’accès au service de l’eau afin qu’il soit le même dans toute la France.
Ensuite, nous ne pouvons attendre le bon vouloir des collectivités locales. Certaines préfèrent le partenariat public-privé, nous le savons. Cela laisse toute latitude aux multinationales pour continuer à faire croire que la gestion publique est difficile, risquée, et qu’elle répond à une logique d’économie d’échelle. Ce sont trois arguments facilement réfutables pour qui se penche un tant soit peu sur la question.
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