Le 11 février prochain le TGI de Marseille devait rendre son jugement sur la validité du plan de fermeture de l’usine de Gémenos. En fait c’est avec une semaine d’avance que le verdict a été rendu : et quel verdict !!
Le 28 janvier dernier les salarié-e-s de FRALIB assignaient l’entreprise devant la justice afin que celle-ci se prononce sur la régularité de la procédure de fermeture et du plan « social » qui l’accompagne.Une occasion pour les salariés et leur avocat Maitre Amine GHENIM de plaider leur cause auprès du tribunal. A cette audience à laquelle assistaient nombreux les salarié-e-s de l’usine et leurs soutiens, la tâche n’était pas très aisée pour l’avocate du groupe. En effet comment justifier la fermeture d’une entreprise quand le groupe vient d’annoncer pour 2010 un chiffre d’affaires de 44,3 milliards d’euros, en hausse de 11,1 % et un bénéfice net en augmentation de 26 % à 4,6 milliards d’euros ? [1]
De même l’avocat du groupe a eu beau tenter de plaider que UNILEVER respectait la loi et faisait du social en proposant à quelques uns des salariés un reclassement à Katowice en Pologne pour 500€ par mois elle n’a pas convaincu la salle et le juge…
Maitre Amine GHENIM, de l’aveu de tous ceux et celles qui l’ont entendu (y compris l’avocate adverse !) a été au contraire brillant. Et convaincant.
Sans doute qu’involontairement UNILEVER l’avait aidé dans sa tâche : profits colossaux, embauches de salariés sur d’autres sites en France au moment même où est annoncée la fermeture du site de Gémenos, une absence de transparence sur les comptes du groupe et en particulier sur la filiale suisse USCC, véritable pompe à profits et lessiveuse fiscale, primes de licenciement réduites à la portion congrue…
Cette plaidoirie apparaissait comme un point d’orgue de mois de mobilisation dans la région et au-delà de salarié-e-s et de leur famille qui ne veulent pas être sacrifiés à l’autel du profit. Des mois de manifestations, de rassemblements, d’affichages, de distribution de tracts aux quatre coins du pays, d’explications données et redonnées dans des tables rondes arrachées par les mobilisations, tout un travail d’analyse de la stratégie du groupe, ses arcanes de gestion, ses arnaques financières de tous ordres. Plaidoirie, étude du dossier et mobilisations : tout cela a certainement pesé dans la décision du juge à qui il n’a pas fallu tout le temps prévu pour rendre sa décision.
Avec une semaine d’avance (ce qui est suffisamment rare pour être significatif) le juge a prononcé la nullité du PSE : une victoire pour les salarié-e-s !
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