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C’est la dernière trouvaille de l’industrie pétrolière : le gaz de shale, aussi appelé gaz de schiste en français. L’exploitation de ce gaz non conventionnel fait un carton en Amérique du Nord. En dix ans, le nombre de puits produisant ce gaz au Texas est ainsi passé de 523 à 6.200 ! La prospection bat son plein, de l’estuaire du Saint-Laurent au Canada à la chaîne des Appalaches aux États-Unis. L’Europe devrait y venir. « Total vient d’obtenir un permis d’exploration dans la région de Montélimar. Des permis ont aussi été pris en Suède par Shell, en Allemagne par ExxonMobil, en Pologne par presque tous les majors ainsi qu’en Lituanie », explique un géologue de l’IFP énergies nouvelles (ancien Institut français du pétrole) au printemps 2010. Le « permis de Montélimar » octroyé à Total au printemps 2010 par arrêté ministériel s’étend sur une zone de plus de 4.000 km2 allant du sud de Valence au nord de Montpellier, incluant le Parc national des Cévennes (voir la carte en fin d’article).
Le gaz de shale crée de vives polémiques et défraie la chronique outre-Atlantique. Plus le débat sur cette nouvelle énergie avance, plus la population s’y déclare opposée. C’est le cas d’un Québécois sur deux selon un sondage réalisé mi-octobre. Sous la pression de mobilisations citoyennes, l’État de New York vient de voter, ce 30 novembre, un moratoire sur son extraction. Pourtant, les gisements présents pourraient rendre le Canada et les États-Unis beaucoup moins dépendants des importations de gaz liquéfié. « Les réserves mondiales représenteraient plus de quatre fois les ressources de gaz conventionnel. De quoi, si on arrivait à les exploiter, changer la donne de la géopolitique gazière », avance le géologue Roland Vially, de l’IFP. Est-ce vraiment une bonne nouvelle ?
Des forages près des villes et villages
De quoi s’agit-il ? Le gaz de shale est du gaz naturel enfermé en petite quantité dans des roches et sédiments argileux. La hausse du prix des hydrocarbures commence à rendre son exploitation rentable. Car ce gaz étant dispersé sur de grandes surfaces, il nécessite une méthode d’extraction coûteuse. Le forage doit se faire horizontalement sous les couches sédimentaires. De grandes quantités d’eaux, agrémentées de produits chimiques, doivent être injectées pour disloquer la roche et libérer ainsi le gaz, ensuite récupéré. Cet engouement pour ces nouvelles extractions pose bien sûr de nombreuses questions environnementales et sociales.
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