Le salon international de l’agriculture se tient à un moment très particulier où les enjeux agricoles et alimentaires sont à la croisée des chemins.
D’un côté, une hausse des prix alimentaires qui provoque insurrections et émeutes de la faim. De l’autre, des agriculteurs de plus en plus appauvris et en difficulté. D’un côté, des agriculteurs surendettés, surexploités qui vendent à bas prix depuis des années les fruits de leur travail. De l’autre, des ouvriers, des employés, des chômeurs qui ont de plus en plus de difficultés à acheter une alimentation de plus en plus chère.
D’un côté, des projets technologiques et un savoir faire des paysans, capables de nourrir largement tous les habitants de la planète. De l’autre, ce soir, au moment du dîner, il y aura 220 000 personnes supplémentaires autour de la grande table de l’humanité. Et demain soir 220 000 de plus encore. Combien d’entre eux s’installeront devant une assiette vide ?
D’un côté, de plus en plus de gens qui souffrent de la famine. De l’autre, cette aberration de cultiver de la terre pour mettre les céréales dans le carburant des voitures. Ainsi, aux Etats-Unis, sur 415 millions de tonnes de céréales récoltées en 2009, le quart a été transformé en éthanol. De quoi nourrir 350 millions de personnes pendant un an.
Décidément, le monde ne tourne pas rond ! Ce n’est pas un phénomène naturel. La crise agricole et alimentaire n’est pas le résultat de problèmes techniques. C’est le résultat d’un système politique et économique dont le moteur est l’argent, toujours l’argent, rien que l’argent. Pour eux l’alimentation ne sert pas à nourrir les êtres humains. C’est une marchandise pour faire de l’argent. Aberrant ! Abject ! Aujourd’hui des grandes banques, des fonds financiers investissent massivement sur les matières premières agricoles pour spéculer. Elles achètent des masses virtuelles d’aliments ou de carburants pour faire monter les prix et revendent. Un marché irréel qu’on pourrait baptiser de la « spéculation alimentaire » se crée. Résultat : des enfants, des gens de plus en plus nombreux meurent de faim, tandis que des banques se goinfrent en pariant comme au casino sur la valeur des produits alimentaires.
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