Par Andrée OGER Conseillère générale communiste de Saint André de l'Eure
L'actualité internationale dans les pays arabes est riche et passionnante. Elle nous renvoie un reflet inquiétant de l'état de notre propre régime.
Tunisie et Egypte étaient considérées il y a encore deux mois comme des bastions du capitalisme totalitaire, avec des régimes dictatoriaux dirigés par des chefs d'Etat depuis 23 ans pour la Tunisie et plus de 30 ans pour l'Egypte. Histoire de coller à l'apparence démocratique qui permet aux "démocraties" occidentales de faire admettre à leurs peuples que nos gouvernements fréquentent ces régimes, des élections y étaient organisées régulièrement. Des élections falsifiées bien évidemment.
Surprise ! Ces dictatures réputées stables, pratiquant l'emprisonnement arbitraire, la torture, le contrôle politique et policier de la société et des médias, ces dictatures se sont effondrées en quelques semaines sous la pression d'une foule importante, certes, mais qui n'a représenté au mieux que quelques centaines de milliers de manifestants en Egypte, pour une population de 80 millions d'habitants.
En France, pays dit démocratique, ce sont jusqu'à 3,5 millions de personnes qui ont manifesté l'an dernier au cours de 8 journées d'action organisées par l'ensemble des syndicats français. 8 journées d'action sur 4 mois de temps (juin puis septembre à novembre) soutenues par 70 % des français.
Ce mouvement populaire (vu son soutien par le peuple) ne visait pas la chute du régime mais seulement à empêcher le vote d'une loi, certes cruciale, mais ne remettant pas en cause le système politique ou économique français. Et le gouvernement français n'a pas cédé.
Nous avons donc d'un côté de la Méditerranée des régimes dictatoriaux qui se sont effondrés en peu de temps sous le coup de manifestations populaires massives mais minoritaires, et, de l'autre côté de la Méditerranée, un régime se disant démocratique, confronté à une longue mobilisation massive ET majoritaire mais qui a refusé d'écouter son peuple et lui a imposé sa loi.
Lire la suite
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire