« Nous voulons vivre comme des êtres humains ». Ce cri strident lancé par un citoyen égyptien dans une manifestation résume avec clarté et force l’aspiration populaire qui parcourt en ce moment le monde arabe, et au-delà, la terre entière.
Le pain, la liberté, la dignité, est la grande demande de l’heure alors que flambe, sous un incendie allumé par les spéculateurs, le prix des matières premières agricoles, énergétiques, papetières et textiles. En Tunisie, en Egypte et ailleurs encore, des peuples sont confrontés à une élite arrogante, prédatrice, autocrate et kleptocrate, protégée par des armées de policiers.
Ici en Europe ils n’ont pas le même visage, pas les mêmes méthodes, mais ils réduisent aussi les moyens pour vivre des travailleurs, des retraités et des jeunes. Ils bloquent les salaires, font grimper les loyers, les prix de l’alimentation, de l’énergie, de l’habillement, de la santé alors que la part des salaires et de la protection sociale dans les richesses produites ne cesse de diminuer. C’est donc naturellement qu’ils ne soutiennent pas les révoltes populaires dans les pays arabes. Ces derniers leur servent d’arrière-cour pour piller les richesses pétrolières, pour produire à bas prix des matières premières agricoles, contre les paysans européens, des automobiles contre les ouvriers de Renault et de Peugeot. Les ouvriers tunisiens, marocains, égyptiens, eux connaissent une misère noire et sont soumis, quand ils ont du travail, à des cadences folles comme dans ces « centres d’appels téléphoniques » délocalisés. En vérité, cette main d’œuvre corvéable, surexploitée et sous payée sert aux multinationales occidentales à augmenter leur taux de profit. Nous aussi nous avons nos kleptocrates. Comment appeler autrement ceux qui, dans les entreprises cotées en bourse, vont toucher en pleine crise les dividendes les plus élevés depuis 2001 ? Comment qualifier autrement les dirigeants des grandes banques dont les rémunérations et les bonus ont augmenté aux Etats-Unis de 120 milliards de dollars selon Wall Street ? Lire la suite
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