Le ministère de l’Éducation nationale a proposé hier à ses inspecteurs un projet d’évaluation des élèves en fin d’école maternelle afin de repérer les cas « à risque » et à « haut risque ». Tollé chez les enseignants et les parents d’élèves.
Apparemment, le funeste rapport du député UMP Jacques-Alain Bénisti, qui proposait de repérer les comportements « à risque » dès la crèche, a fait des émules du côté du ministère de l’Éducation nationale. Selon des révélations du site lemonde.fr, la rue de Grenelle travaillerait à la mise en place d’une évaluation très tendancieuse de tous les élèves de grande section de maternelle. Une idée qui a soulevé l’indignation des syndicats enseignants et des parents d’élèves.
Classés en trois catégories, dès l’âge de cinq ans !
Ce projet, dévoilé hier aux inspecteurs de l’éducation nationale, se présenterait sous la forme d’un livret, appelé « Aide à l’évaluation des acquis en fin d’école maternelle », et se déroulerait en trois phases. Première : le « repérage ». Entre novembre et décembre, les professeurs seraient chargés de passer au crible le comportement à l’école (« respecte les autres », « contrôle tes émotions »…), le langage, la motricité et la « conscience phonologique » des élèves, âgés, rappelons-le, d’environ cinq ans. À l’issue de ce processus, ils seront classés en trois catégories : « RAS (rien à signaler) », « à risque », ou « à haut risque ». Deuxième phase : les élèves des deux dernières catégories auront droit à des « séances d’entraînement » quotidiennes. Enfin, troisième phase : le bilan. Passé entre mai et juin, il permettrait de faire le point sur les acquis des élèves par des « séries d’épreuves collectives ou en petits groupes – d’une durée d’environ trente minutes par série ».
Les parents de la FCPE ont failli s’étrangler en découvrant ce projet qui, bien entendu, n’a fait l’objet d’aucune concertation. « Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un dispositif de normalisation des enfants dès cinq ans ! a dénoncé hier la fédération dans un communiqué. Plutôt que de privilégier la pédagogie et des effectifs raisonnables en classe, on colle une étiquette extrêmement anxiogène sur des enfants qui peuvent, un jour donné, être fatigués ou malades, récalcitrants, impressionnés et ne pas réussir les “épreuves” imposées. »
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