mardi 25 octobre 2011

La crise de l’UE et la tentation nationaliste

Dans le PCF, des divergences se sont exprimées sur la question européenne. André Gerin (député de Vénissieux) et Emmanuel Dang Tran (Paris 15e) demandent que le PCF se prononce pour le retrait de la France de l’Union Européenne et pour le rétablissement du franc français en lieu et place de l’euro. Notons aussi que Jacques Nikonoff (ATTAC) défend la même politique. Citons Gerin : « L’instauration d’un nouveau Franc par le levier d’une dévaluation abaisserait le coût de nos productions à l’étranger, favoriserait les exportations. » Ainsi, le retour au franc et la dévaluation de la monnaie nationale sont présentés comme un moyen de lutter contre la crise. Cette approche pourrait séduire un certain nombre de travailleurs – le Front National, qui avance les mêmes mots d’ordre, l’a bien compris ! – et même quelques militants communistes, en réaction à la crise qui sévit en Europe et à ses conséquences extrêmement graves.
Dans la période qui a précédé l’introduction de la monnaie unique, les partis et médias capitalistes ont mené une puissante campagne de propagande visant à convaincre les travailleurs que le traité de Maastricht et l’euro seraient des gages de stabilité et de croissance économique, dans une Europe « sociale » et harmonieuse. La direction du PS avait repris entièrement à son compte cette propagande mensongère.
En réalité, l’euro visait à protéger les intérêts des capitalistes – et surtout des plus puissants d’entre eux –, notamment en éliminant les risques inhérents aux fluctuations monétaires sur le marché européen. Il fallait s’opposer au traité de Maastricht et à l’introduction de l’euro, qui ne pouvaient rien apporter de bon aux travailleurs de France et d’Europe. Un simple changement monétaire de ce genre ne pouvait ni éradiquer, ni même atténuer les inégalités, le chaos économique, le chômage de masse et la régression sociale qui caractérisent le capitalisme. Cependant, précisément pour les mêmes raisons, le retour à une monnaie nationale ne produirait absolument aucune amélioration des conditions de vie des travailleurs. Imaginer le contraire, c’est commettre la même erreur, dans le sens inverse, que ceux qui acceptaient la propagande destinée à promouvoir l’euro, à l’époque.
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