L'intégralité du débat avec Jean-Luc Mélenchon, mardi 4 octobre 2011
Thibaut : Quelle sera votre première réforme si vous êtes élu à la tête de la France ?
Jean-Luc Mélenchon : D'abord, rassurer et protéger les productifs. Pas les marchés. Donc, cela signifie que je titulariserai immédiatement les 850 000 précaires des 3 fonctions publiques. Dans le privé, le CDI redeviendra la norme car je limiterai le nombre des contrats atypiques à 5 % pour les grandes entreprises et à 10 % pour les petites.
Aussitôt suivront la série des mesures destinées à domestiquer la finance. D'abord, les prélèvements qui rétablissent un même niveau d'imposition entre les revenus du capital et ceux du travail et entre les taux d'imposition des petites et des grandes entreprises.
Mais peut-être, tout compte fait, que mes premiers mots seront pour dire merci à notre école publique et annoncer un plan de recrutement massif des enseignants dont le pays a tellement besoin.
Simon : Comment comptez-vous ramener dans votre camp les ouvriers votant désormais majoritairement pour le Front national ?
Jean-Luc Mélenchon : Les ouvriers ne votent pas majoritairement pour le Front national. Il faut cesser de les insulter. Il y a toujours eu une proportion significative d'ouvriers qui ont voté contre leurs intérêts, leur classe et leur pays. En 1981, paroxysme de l'Union de la gauche, 30 % d'ouvriers votaient par anticommunisme et préjugés contre la 5e semaine de congés payés, la retraite à 60 ans et l'augmentation de 25 % du Smic.
La vérité est là : la majorité de la classe ouvrière s'abstient parce que les programmes politiques ne s'occupent pas d'elle et les belles personnes la méprisent. Mon intention et mon combat, celui du Front de gauche, c'est de rallier et de rassembler en convainquant.
Avec le Front de gauche, l'enseignement professionnel ne sera pas la dernière roue du carrosse. Le Smic passera à 1 700 euros, les droits des travailleurs dans les entreprises seront étendus. Les licenciements boursiers seront interdits, les patrons voyous expropriés et les émigrés fiscaux suspendus de droits sociaux. Les ouvriers seront à nouveau des citoyens actifs et conscients.
demip : Vous proposez d'augmenter le smic à 1 700 euros brut, prévoyez-vous quelque dispositif permettant aux petites entreprises de supporter cette augmentation (exonération de charges, crédit d'impôt, prêts facilités...) ?
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