Lors de la rencontre nationale des communistes qui s’est tenue à Marseille, un temps des débats a été consacré : Luttes et action politique dans les quartiers populaires.
Ce thème a été introduit par l’intervention de Marie Christine Burricand, conseillère générale PCF du Rhône et membre du conseil national, intervention que nous reproduisons ci-dessous.
Quelles luttes, quelle action dans les quartiers populaires pour que les habitants se réapproprient la politique ? Nous proposons d’aborder ce matin, ce thème à partir de nos expériences respectives, avec l’objectif de construire du commun et de décider ensemble d’actions futures.Ce thème a été introduit par l’intervention de Marie Christine Burricand, conseillère générale PCF du Rhône et membre du conseil national, intervention que nous reproduisons ci-dessous.
De quoi et de qui parle-t-on derrière l’expression "quartiers populaires" ? Chacun d’entre nous le sait pour la ville où il vit : les Minguettes, les quartiers nords, les 4000...
Plus globalement, 4,4 millions de personnes vivent dans les ZUS, 7% de la population française. Les 2 plus grandes ZUS : Centre-nord à Marseille et Roubaix-nord dans le Nord.
Les 4 régions qui concentrent le plus de ZUS : Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais, Rhône-Alpes, PACA.
Nous savons et les statistiques confirment que vivent dans ces quartiers les plus pauvres, les plus précaires, les plus au chômage, les moins diplômés, les étrangers, immigrés et enfants d’immigrés, les plus jeunes aussi.
Au final vivent dans ces quartiers les femmes et les hommes les plus exploités et les plus exploitables pour le capitalisme, ceux dont les conditions de vie sont les plus difficiles.
Il ne faut jamais perdre de vue que même si les taux de chômage sont très élevés dans ces quartiers, majoritairement, la population de ces quartiers travaille : ouvriers du nettoyage et du bâtiment, femmes de service et aides-soignantes des hôpitaux et maisons de retraite, caissières des grandes surfaces, femmes de ménage des entreprises privées et publiques...
C’est une grande partie de la classe ouvrière d’aujourd’hui qui vit dans ces quartiers.
Pourquoi se préoccuper des quartiers populaires et en débattre aujourd’hui ?
Ces habitants sont les nôtres au sens de classe, au sens d’un parti qui se vivrait comme le parti de la classe ouvrière d’aujourd’hui : les plus exploités, ceux qui ont le plus intérêt à la lutte pour le changement de société, au socialisme.Historiquement, les quartiers populaires ont longtemps été dans le prolongement de l’entreprise le lieu d’ancrage essentiel du PCF. Il y jouait un rôle primordial d’organisation de la vie sociale, d’éducation politique, de défenseur des habitants. Des associations diverses y apportaient aussi leur touche.
Cela se retrouve encore aujourd’hui et a transcendé les générations et nationalités.
Dire qu’on a grandi aux Minguettes, aux 4000, à Vaulx-en-Velin, c’est dire qu’on a grandi d’un certain côté de la société et de la barrière. Beaucoup y mettent une certaine forme de fierté. Mais force est de constater que l’écart entre les habitants de ces quartiers et la représentation politique, les partis politiques, ne cesse de grandir et que cela nous touche tous. Cela se remarque notamment au travers de l’abstention élevée aux élections, de formes d’organisation qui ne dépassent pas les contours des quartiers ou de l’origine, la religion ou l’histoire personnelle.
Chacun connaît ce type d’associations, souvent utiles au vivre ensemble, qui permettent parfois l’engagement dans la vie de la commune, mais ne dépassent jamais ce cadre.
Les moments de colère et de révolte émaillent la vie de ces quartiers : été chaud de 1981 aux Minguettes et marche pour l’égalité quelques temps plus tard... 400 quartiers populaires vont vivre des émeutes ou des révoltes ou des violences en 2005. J’y reviendrai car nous avions vu l’an dernier que nous n’en faisions pas tous la même analyse.
Mais nous pouvons être d’accord sur deux choses :
Le terreau de ces évènements, c’est la misère, l’injustice, la crise.
La forme et le contenu de ces mouvements sont bien liés à la faiblesse de l’organisation politique et notamment du PCF dans ces quartiers.
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