Avec près
de 7 %, le Front
de gauche progresse
en
pourcentage
et en voix, mais
la bipolarisation
et le mode de scrutin
bouchent ses perspectives.
Avec 6,91 % et 677 260 voix de plus que lors des précédentes
législatives, les résultats de dimanche soir installent le Front de
gauche à la deuxième place à gauche, devant EELV qui a obtenu 5,46 % des
suffrages. « Ces deux séquences électorales (présidentielle avec 11,1 %
et législatives) ont confirmé la présence dans le paysage politique
d’une deuxième force à gauche autour du Front de gauche », a souligné
Pierre Laurent, hier matin, sur France Info. Cependant, la
bipolarisation accrue du vote, liée à l’inversion du calendrier
électoral qui présidentialise la vie politique, a profité aux candidats
socialistes qui ont pu compter sur plus d’un million de voix
supplémentaires. La coprésidente du Parti de gauche, Martine Billard, y a
vu « un choix qui confirme que les électeurs ne veulent plus de l’UMP,
mais pas un choix de mobilisation massive, ni un raz-de-marée du côté
socialiste », a-t-elle estimé en référence au fort taux d’abstention et
au « vote utile » qui a marqué ce scrutin.Le Front de gauche en a d’ailleurs pâti. Sa progression, paradoxalement, ne devrait pas lui permettre de retrouver la totalité de ses élus qui siégeaient au sein du groupe de la Gauche démocrate et républicaine, qui comptait 13 PCF et apparentés, 2 PG et 3 Fase, plus deux Ultramarins, Huguette Bello (réélue au premier tour) et Alfred Marie-Jeanne (en tête du premier tour avec 28,46 %). Sur les circonscriptions métropolitaines desquelles ils sont issus, 9 sortants ou leur remplaçant sont arrivés en tête, 3 ont été éliminés, 6 sont arrivés deuxièmes derrière un candidat de gauche, parfois à quelques dixièmes près. À l’instar de Jean-Paul Lecoq (Seine-Maritime) qui obtient 30,26 % contre 30,50 % au PS, ou de Marie-Hélène Amiable (Hauts-de-Seine) avec 29,20 % contre 29,93 %. Deux autres candidats, dans l’Oise et le Nord, ont eux aussi réussi à s’imposer.
Parmi nombre d’autres, Roland Muzeau, sortant de Hauts-de-Seine, illustrait dès hier ce paradoxe. « À Gennevilliers, je progresse en voix et, avec 51,32 %, de 2 points. À Villeneuve, je progresse de 4,4 % et également en voix. À Colombes, je progresse de 2,74 % et aussi en voix », relève-t-il, pour autant devancé. Dans certaines circonscriptions, c’est même la dynamique présidentielle du Front de gauche qui a été confirmée, comme dans celle de Jean-Luc Mélenchon, qui y a largement progressé.
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