Par Patrick Le Hyaric
Le sommet européen de cette fin de semaine doit à nouveau discuter du traité initié par M. Sarkozy et Mme Merkel.
Celui-ci est un sévère corset contre les peuples. Il oblige les Etats à
réduire drastiquement les investissements humains, sociaux et publics.
De ce point de vue, il est encore plus dur que le traité de Maastricht.
Pire, ce traité d’austérité budgétaire
oblige les Etats à inscrire dans leur constitution,
« l’auto-obligation » de réduire les dépenses publiques et de se placer
sous le contrôle direct de la Commission de Bruxelles. Ce contrôle des
finances publiques concernerait l’Etat, le budget de la sécurité sociale
et aussi ceux des collectivités territoriales.
Ainsi, avec ce texte, c’est l’austérité permanente :
moins de crédits pour l’école ou la santé, la voie ouverte à une
privatisation de tout ou partie de la protection sociale, des moyens
réduits pour les communes, départements ou régions. Le Président, F.
Hollande, lorsqu’il était candidat, a contesté ce texte et s’était
engagé à le renégocier. C’est d’ailleurs la proposition numéro 11 de son
programme. Depuis, il n’a évoqué que l’ajout d’un volet baptisé
« croissance ».
En fait, ce qui s’est discuté à Rome, il y
a quelques jours, avec les responsables italien, espagnol et allemand,
ne porte que sur l’activation d’un accord décidé le 30 janvier dernier,
lors d’un sommet européen et qui serait maintenant baptisé « pacte de
croissance ». Les dirigeants européens font mine de reprendre les mots
de F. Hollande. En vérité, il ne peut y avoir de relance efficace de
l’économie sans progrès social. Or, les instances européennes sauvent
les banques pour mieux détruire les acquis sociaux.
Les propositions, au nombre de quatre,
restent en effet bien maigres, au moment où l’Espagne et l’Italie sont
violemment attaquées par les marchés financiers. Il s’agirait d’utiliser
les crédits des fonds structurels non dépensés, de mettre en place une
taxe sur les transactions financières, de créer des bons d’obligation
pour racheter des dettes, d’augmenter le capital de la Banque européenne
d’investissements. Rien n’est envisagé pour augmenter le pouvoir
d’achat. Rien non plus pour faire de la Banque centrale européenne une
banque publique au service de la relance et de l’emploi.
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