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Vingt ans après le sommet initial qui avait jeté les bases de la notion
de développement durable, Rio+20 sonne comme un échec retentissant.
Après la Conférence sur le climat de Copenhague en 2009, c’est un
nouveau raté sur la question environnementale. Dans lequel se confirme,
au passage, la "bascule géopolitique" qui voit les pays émergents
prendre toute leur place parmi les puissants de la planète.
Les signes ne manquent pas autour du centre de conférence des Nations
Unies sur le développement durable pour marquer la présence des 130
chefs d’Etat et de gouvernement du 20 au 22 juin. Alors que la police
anti-émeute est alignée devant l’entrée principale et que des troupes
armées patrouillent dans des canots sur le lac voisin, les frégates
marines dessinent l’horizon. Dans cette enclave sécuritaire située à une
vingtaine de kilomètres du Sommet alternatif organisé par la société
civile, personne ne cache sa déception autour du texte adopté le 19 juin
par l’ensemble des négociateurs. Pas même Ban Ki Moon, le secrétaire
général des Nations unies, pour qui « nos efforts n’ont pas été à la mesure des défis qui nous attendent. La nature n’attend pas. Elle ne négocie pas avec les humains ».
Intitulé « le futur que nous voulons », ce texte de 49 pages était
censé déterminer une feuille de route sur la mise en œuvre d’une
« économie verte », définir des « objectifs de développement durable »
(ODD) clairs, et s’accorder sur la mise en place d’un cadre
institutionnel ambitieux pour ce faire. Assis aux terrasses des cafés
créées pour l’occasion, les délégués tentent de s’accrocher à quelques
« avancées ». Est ainsi prévue l’adoption de futurs ODD qui pourraient prendre le relais des Objectifs du millénaire définis en 2000. « La négociation a défini un mécanisme et un calendrier précis et court, analyse Laurence Tubiana de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). La discussion va dorénavant porter dans chaque pays sur la définition de ces objectifs universels. »
Sans réelle surprise, point de nouvelle agence des Nations Unies pour
l’environnement, mais un Programme des Nations Unies pour
l’environnement (PNUE) aux compétences « renforcées ».
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