de Maxim Krasny
C’est en 1924 que fut crée la MOE (Main d’œuvre étrangère). Elle
était alors une organisation syndicale, regroupant les travailleurs et
les travailleuses d’origine étrangère de la CGT-U (Confédération
générale du travail-unitaire), placée sous la direction de
l’Internationale syndicale rouge. Suite à la vague de xénophobie des
années 30, le PCF -qui dirigeait alors ce secteur syndical- décida de
changer le nom de l’organisation en MOI (Main d’œuvre immigrée). Dans le
cadre de la MOI, des structures culturelles et associatives (yiddish,
arméniennes, italiennes etc) furent crées.
Tout en respectant les particularités culturelles et nationales de ses
membres, la MOI a pour objectif l’intégration de ces travailleurs
immigrés dans la société française.
En 1939, suite au pacte de non-agression signé entre l’URSS et
l’Allemagne hitlérienne, le PCF et la CGT sont interdits. Par
conséquent, il en est de même pour la MOI.
Très rapidement réorganisée, la MOI mène, dès 1941, des actions de
propagande et d’agitation visant les différentes populations d’origine
étrangère vivant sur le sol français et cherche à inciter la communauté
juive -persécutée par l’occupant allemand et par Vichy- à se défendre et
à ne pas rester passive lors des rafles.
Fin 1941, la MOI intègre les FTP (Francs-tireurs et partisans) et est
placée sous l’autorité directe du Komintern.
Les hommes et les femmes qui intègrent la FTP-MOI sont toutes et tous
des militants ou des sympathisants communistes. On y retrouve d’anciens
brigadistes, des républicains espagnols, des résistants juifs et des
antifascistes d’Allemagne et d’Italie. Tous sont jeunes et issus de la
classe ouvrière.
Les groupes de résistance FTP-MOI ont mené des milliers d’actions,
telles que l’assassinats d’allemands ou de collaborateurs ou encore des
sabotages en tous genres.
Dans la Résistance, les femmes participent activement. Elles fabriquent
et transportent des bombes ou bien des armes, qu’elles savent utiliser,
servent d’agents de renseignement et jouent un rôle décisif dans la
coordination de l’action résistante.
L’assassinat du général SS Julius Ritter -le superviseur du STO,
responsable de la déportation de milliers d’ouvriers français en
Allemagne- à Paris fut sans aucun doute l’action la plus retentissante
que la FTP-MOI mena au cours de cette guerre.
A la suite de cette action héroïque, Himmler -le chef des SS- donna pour
ordre à la Gestapo et à la police française de faire tout leur possible
pour arrêter puis éliminer ceux qui étaient nommés "terroristes" par
les autorités nazies et vichystes. Cela mènera à l’arrestation du chef
de la FTP-MOI parisienne, le fameux Missak Manouchian.
Condamnés à mort lors d’un procès truqué, Manouchian et vingt-et-un de
ses camarades seront fusillés au Mont-Valérien, le 21 février 1944, et
feront l’objet d’une intense propagande vichyste, ou sera soulignée les
origines étrangères et la judéité de la plupart des condamnés.
Symbole de la résistance internationaliste au fascisme, Manouchian, peu
avant sa mort, écrira : "Au moment de mourir, je proclame que je n’ai
aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit,
chacun aura ce qu’il méritera comme châtiment et comme récompense. Le
peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en
fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps."
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