Témoignage exclusif. Ex-DRH de La Poste, Astrid
Herbert-Ravel, 42 ans, raconte sa placardisation au sein du groupe. Elle
dénonce un harcèlement institutionnalisé
qui a pour but
de supprimer
des postes, sans faire
de plan social.
Racontez-nous votre descente aux enfers
au sein de La Poste.
Astrid Herbert-Ravel. En 2002, j’étais DRH des
services financiers d’Île-de-France quand un nouveau responsable
hiérarchique est arrivé. Mes journées sont devenues cauchemardesques.
Après quelques mois, j’ai alerté un bras droit du président de La Poste
: il a convenu qu’il y avait un problème, mais qu’il ne pourrait pas
faire de miracle ! Le jour où j’ai voulu négocier mon départ, mon
manager s’est emporté : en me claquant contre le mur, il m’a hurlé que
« je lui appartenais, que La Poste était petite, que s’il me retrouvait,
il me ferait la peau ». En état de choc, je me suis arrêtée pour un
mois. Quand je reviens, j’ai perdu mon poste. Je fais alors un
signalement pour harcèlement, le protocole interne n’est ouvert que deux
ans plus tard et conclut à un problème d’organisation, malgré des
éléments accablants et un syndrome post-traumatique diagnostiqué par un
expert. Ma carrière s’est arrêtée net le jour de mon agression : après
des mois d’inactivité à la maison, on ne m’a proposé que des missions,
le plus souvent bidon. On a poussé le vice jusqu’à me faire reprendre le
travail en 2005 sur le même lieu que mon harceleur. Après mon congé
maternité, je suis encore sur la touche. Je suis mutée au service
logement de La Poste en 2008. J’arrive par la petite porte alors que
j’ai contribué à créer le service dix ans plus tôt. J’y reste des mois
sans boulot. En 2010, j’ai dit stop ! Depuis 2011, je suis en congé
longue maladie. En parlant, je sais que j’ai dit adieu à mon statut de
fonction publique.
Pourquoi avoir porté plainte au pénal contre les dirigeants de La Poste ?
Astrid Herbert-Ravel.
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