Avec dix députés élus sur dix-neuf sortants, le Front de
gauche pourra cependant constituer un groupe parlementaire avec le
soutien d'élus ultra-marins, pour faire porter les aspirations du
mouvement social à l'Assemblée nationale.
Les élus
André Chassaigne est ainsi largement réélu (67%) dans le Puy-de-Dôme. Dans le Cher, Nicolas Sansu remplace Jean-Claude Sandrier. Dans l'Oise, Patrice Carvalho sort vainqueur d'une triangulaire Front de gauche-UMP-FN. Dans les Bouches-du-Rhône, Gaby Charroux
remporte son duel face au Front national avec plus de 60% des voix. Le
Nord demeure une place forte du Front de gauche avec trois élus. Les
deux députés sortants communistes, Alain Bocquet (20e) et Jean-Jacques Candelier (16e), ainsi que leur collègue Parti de gauche Marc Dolez (17e), conservent leur circonscription. En Seine-Saint-Denis, Marie-George Buffet et François Asensi passent, de même que Jacqueline Fraysse dans les Hauts-de-Seine.
En revanche, Fabien Thiémé (44,17%) ne parvient pas à pousser hors de l'Assemblée Jean-Louis Borloo. Patrick Braouezec,
non-investi pour le deuxième tour par le Front de gauche, mais soutenu
par ses composantes locales, ne l'a pas emporté face au socialiste
Mathieu Hanotin.
Les résultats n'ont rien à voir avec la réalité
Dressant un bilan à chaud tout de suite après les résultats, Pierre Laurent, a estimé ce dimanche auprès de l'AFP que le score du Front de gauche aux législatives n'était "pas un bon résultat". Pour le secrétaire national du PCF,
"le mode de scrutin et l'inversion du calendrier électoral dénaturent
la portée des élections législatives et déforment le paysage de
l'Assemblée nationale au profit du bipartisme. A gauche, la majorité législative est ainsi distordue par rapport à la réalité de la majorité politique de gauche dans le pays".
Pierre Laurent relève ainsi qu'avec 65% des voix de la gauche à
l'élection présidentielle, le PS rafle plus de 90% des députés de
gauche. A l'inverse, les 25% des voix de gauche à la présidentielle que
représente le Front de gauche ne débouche que sur moins 5% des députés
de gauche. "C'est une anomalie provoquée par une logique
institutionnelle implacable qui, de scrutins en scrutin, a permis aux
deux plus grosses formations de monopoliser aujourd'hui 90% des sièges à
l'Assemblée nationale."
"Porte-parole des attentes du mouvement social"
"Nous avons payé cher notre autonomie", souligne lui aussi Jean-Luc
Mélenchon. Pour l'ex-candidat dans la circonscription de Hénin-Beaumont,
les voix du Front de gauche à l'Assemblée nationale auront une utilité:
"Nous serons les porte-parole des attentes du mouvement social, sans
concession ni naïveté, ni impatience."
Pour se faire, le mouvement devrait bien disposer d'un groupe
parlementaire, grâce au soutien de députés d'Outre-mer qui étaient déjà
présent dans le groupe Gauche démocratique et républicaine en 2007, ou
l'abaissement à dix du seuil d'élus nécessaires. Relevant que les
socialistes l'avaient accordé au Sénat pour les élus d'Europe écologie
les Verts, Jean-Luc Mélenchon "pense que les socialistes n'ont pas
intérêt à bloquer cela à l'Assemblée".
"Autonomes et constructifs"
interrogée sur une éventuelle entrée du PCF dans le gouvernement à
l'issue des législatives, Marie-George Buffet a expliqué: "Nous ne
pensons pas que ce programme (en 60 propositions de François Hollande)
soit apte dans sa totalité à nous sortir de la crise donc nous serons
dans la majorité de gauche mais autonomes et constructifs".
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