par
Damien Millet,
Eric Toussaint
En accord avec les exigences du FMI, les gouvernements des pays
européens ont fait le choix d’imposer à leurs peuples des politiques de
stricte austérité, avec des coupes claires dans les dépenses publiques :
licenciements dans la fonction publique, gel voire baisse des salaires
des fonctionnaires, réduction de l’accès à certains services publics
vitaux et de la protection sociale, recul de l’âge de l’accès à la
retraite… Le coût des prestations des services publics augmente
(transports, eau, santé, éducation…). Le recours à des hausses d’impôts
indirects particulièrement injustes, notamment la TVA, s’accroît. Les
entreprises publiques du secteur concurrentiel sont massivement
privatisées. Les politiques de rigueur mises en place sont poussées à un
niveau jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale. Les effets de la
crise sont ainsi décuplés par des prétendus remèdes, qui visent surtout à
protéger les intérêts des détenteurs de capitaux. L’austérité aggrave
nettement le ralentissement économique et a déclenché l’effet boule de
neige : vu la faible croissance, quand elle existe, la dette publique
croît de manière mécanique. Comme l’écrit Jean-Marie Harribey, le
triptyque Austérité salariale + Austérité monétaire + Austérité
budgétaire donne leur formule du triple A.
Mais les peuples supportent de moins en moins l’injustice de ces
réformes marquées par une régression sociale de grande ampleur. En
termes relatifs, ce sont les salariés, les chômeurs et les foyers les
plus modestes qui sont mis le plus à contribution pour que les États
continuent d’engraisser les créanciers. Et parmi les populations les
plus touchées, les femmes occupent le premier rang, car l’organisation
actuelle de l’économie et de la société patriarcale fait peser sur elles
les effets désastreux de la précarité, du travail partiel et
sous-payé |1|.
Directement concernées par les dégradations des services publics
sociaux, elles paient le prix fort. La lutte pour imposer une autre
logique est indissociable de la lutte pour le respect absolu des droits
des femmes. Esquissons les grandes lignes de ce que nous voulons pour
cette autre logique.
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