« Résistez ! Donnez-vous du temps et de la force, tournez-vous vers les Français et les parlementaires ! » Par ces mots, Pierre Laurent a lancé un appel au président de la République à ne pas céder aux sirènes de l’austérité, qui se font de plus en plus fortes à mesure qu’approche le sommet européen des 28 et 29 juin prochains.
Une politique de rigueur stricte
C’est à l’occasion du meeting de clôture de la conférence nationale de son parti, mercredi soir, à Paris, salle de la Mutualité, que le secrétaire national du PCF a, devant plusieurs centaines de militants, rappelé à François Hollande ses engagements à propos du traité Sarkozy-Merkel : « Vous-même avez considéré qu’avec ce traité, il ne serait pas possible de mener votre politique, celle que vous avez promise aux Français. » « Or, s’est-il inquiété, on nous dit aujourd’hui qu’il pourrait ressortir intact du sommet européen et qu’on se contenterait d’y ajouter quelques mesures dites de croissance. » Et d’estimer qu’il y a là « une contradiction » dans laquelle « nous ne pouvons pas rester », puisque « tout dans ce traité va contredire cette ambition de croissance ».
Ce texte, signé en mars par le duo Sarkozy-Merkel, mais non encore ratifié, soumettrait en effet les États à une politique de rigueur stricte, en vue de la réduction des déficits, avec contrôles et sanctions à la clé, limitant d’autant la souveraineté budgétaire des parlements nationaux. Et les derniers signaux envoyés par François Hollande sont plus mitigés que la renégociation à laquelle il s’était engagé : « Nous devrons (...) y mettre tous les instruments qui peuvent, et avec modification du traité ou pas de modification du traité, être efficaces », a-t-il, par exemple, expliqué la semaine dernière à Rome. Selon Pierre Laurent, « il se murmure aussi que la France pourrait inscrire sa ratification au Parlement dès les premiers jours de juillet ».
"La France doit ouvrir des changements en Europe"
Une situation inacceptable pour le dirigeant communiste, qui juge que « la victoire de la gauche en France doit ouvrir des changements en Europe ». « Nous ne pouvons pas avoir chassé Sarkozy et gouverner demain avec son traité », précise-t-il. Les parlementaires du Front de gauche, au Sénat comme à l’Assemblée, ne ratifieront donc pas un texte qui n’aurait pas été « réellement changé », a-t-il prévenu. Plus encore, le PCF appellera « ces jours-ci, s’il le faut, à se mobiliser pour pousser les parlementaires dans leur ensemble à ne pas ratifier ce traité ».
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