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Monter dans un bus sans composter un ticket, et sans risquer de
passer pour fraudeur, tel est le quotidien des Aubagnais. Depuis trois
ans, cette localité de 104 000 habitants, en périphérie de Marseille, a
fait le choix de la gratuité totale dans les transports en commun. Cette
gratuité était auparavant réservée aux demandeurs d’emplois, aux
allocataires du RMI et aux personnes âgées et handicapées. S’inspirant
de l’esprit du « droit au transport pour tous » énoncé par la loi
d’orientation des transports intérieurs votés par la gauche en 1982, le
maire communiste d’Aubagne, Daniel Fontaine, et son équipe proposent
cette mesure à leurs administrés lors des élections municipales de 2008.
Réélue, la municipalité entame alors un bras de fer avec la société
des Autobus Aubagnais, propriété du groupe Veolia, qui exploite le
réseau depuis 2007 dans le cadre d’une délégation de service public.
Pour que Veolia accepte de mettre en œuvre la gratuité, les élus
demandent à l’entreprise de revoir les objectifs de fréquentation à la
hausse. Et les objectifs sont largement dépassés : durant les six
premiers mois de gratuité, la fréquentation fait un bon de 70%. Entre
2008 et fin 2011, le nombre d’usagers progresse de 146% ! Bien au-dessus
des objectifs initiaux, fixés dans le cadre de la délégation de service
public avec des transports payants (+2% par an). Une enquête réalisée
en mars 2010 par l’agglomération aubagnaise [1]
montre que la gratuité, en plus de créer de la mobilité, attire de
nouveaux usagers, parmi lesquels les jeunes de moins de 18 ans et les
personnes « non captives » disposant d’un véhicule motorisé (deux-roues
ou voiture).
A qui profite la gratuité ?
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