La circulaire Valls pour les étrangers sans-papiers, entrée en application le 3 décembre, n’a pas empêché des cas « inacceptables » d’expulsions, selon RESF.
Des familles démembrées, des expulsions de migrants salariés ou scolarisés, parfois vers un pays hostile ou devenu totalement étranger avec les années : quelques jours après l’entrée en vigueur de la circulaire Valls sur les sans-papiers, le 3 décembre, les conséquences tragiques de la politique française d’expulsion des étrangers persistent. Le Réseau éducation sans frontières (RESF) alertait, ce dimanche 9 décembre, sur trois cas particuliers, pour mieux dénoncer la persistance d’un fonctionnement jugé « inhumain ».
Lycéens et parents d’enfants scolarisés, menacés d’expulsion
Arrivé en France avec son épouse en septembre 2008, après 10 ans passés en Russie, pour fuir « les persécutions qui frappent les couples « mixtes » arméniens / azéris »,
selon RESF, Vilik Bayadyan est retenu au centre de rétention du
Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) depuis le 7 décembre. Il n’avait pas
satisfait à l’assignation à résidence prononcée contre lui, pour
poursuivre son travail de saisonnier.Il risque aujourd’hui l’expulsion alors que ses deux fils sont scolarisés, en classe de Première, dans un lycée de Tours. Le plus jeune, tout juste majeur, n’est d’ailleurs pas expulsable en raison d’une demande d’asile en cours d’examen. Dans quelques mois, la famille Bayadyan satisfera même les critères de régularisation édictés par la circulaire Valls du 28 novembre : cinq ans de présence des parents en France et 3 ans de scolarisation des enfants.
Ce type d’application aveugle des mesures d’éloignement reste fréquent. Cas rare, un lycéen présent en France depuis trois ans est retenu au Centre de rétention de Vincennes en instance d’expulsion depuis le 4 décembre. Il pourrait être selon RESF « le premier lycéen expulsé depuis plus d’un an », alors que 2 lycéens ont été expulsés en 2011 (l’un d’eux a finalement pu regagner la France devant l’ampleur de la mobilisation).
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