Hollande et ses ministres « socialistes » ont beau essayer, ils
ne parviennent pas à nous présenter la réduction des impôts des
capitalistes et l’augmentation de la TVA comme une mesure de « justice
sociale ». Et pour cause : on enrichit les riches et on fait payer la
facture aux travailleurs. Les 20 milliards offerts aux capitalistes – en
particulier aux grands groupes – seront remplacés pour moitié par une
hausse de la TVA, qui passera à 20 %, et par des taxes dites
« écologiques » (3 milliards de recettes). L’autre moitié viendra de
nouvelles coupes dans les dépenses publiques, ce qui signifie des
emplois en moins et une dégradation supplémentaire des conditions de
travail et du fonctionnement des services publics.
Le premier ministre Ayrault prétend que cette mesure « incitera les grands groupes (...) à créer et maintenir des emplois en France ».
Comme les capitalistes payeront moins d’impôts, dit-il en substance,
ils investiront davantage. Mais nous savons que ce n’est pas faute
d’argent que les capitalistes n’investissent pas. Ce n’est pas faute
d’argent, non plus, qu’ils mettent des dizaines de milliers de
travailleurs au chômage, tous les mois. Pendant toutes ces années de
crise – au cours desquelles les investissements ont stagné ou baissé,
selon les secteurs – les profits des « grands groupes » que cite Ayrault
ont augmenté ! Qu’on nous explique, dans ces conditions, pourquoi un
cadeau de 20 milliards d’euros changerait quelque chose ?
Ayrault déclare que l’investissement effectif de cet argent sera
« contrôlé ». Or, ce n’est pas la première fois qu’on fait des cadeaux
fiscaux aux capitalistes et on sait d’expérience que de tels contrôles
sont impossibles. Supposons que le geste du gouvernement rapporte un
million d’euros à une entreprise capitaliste. Et supposons que cette
même entreprise avait des projets d’investissement, arrêtés en fonction
de leur rentabilité à court ou à long terme, s’élevant à cinq millions
d’euros. Au lieu de puiser ces cinq millions dans ses bénéfices, il ne
déboursera plus que quatre millions, auxquels il rajoutera le million
reçu en cadeau. Même si le gouvernement ou le Comité d’Entreprise
« contrôle » ce qui a été fait de ce million, il sera impossible
d’établir qu’il a entraîné une augmentation des investissements prévus
initialement, puisque considérés comme nécessaires et rentables.
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