Alors que sa base populaire s'est considérablement
affaiblie, le nouveau pouvoir reste prisonnier des dogmes néolibéraux
qui le conduisent à pratiquer le grand écart entre ses promesses et ses
actes, analyse les sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot,
auteur de «L'argent sans foi ni loi. Conversation avec Régis Meyran»
François
Hollande n'aurait pu être élu président de la République sans l'apport
des voix du Front de gauche, ce qui l'a obligé à des promesses de
campagne pour une meilleure répartition des richesses entre le capital
et le travail. Mais les promesses, une fois de plus, ne valent que pour
ceux qui veulent bien y croire. Après cinq ans d'un «président des
riches» qui a comblé les plus fortunés de nombreux cadeaux fiscaux, le
gouvernement de Jean-Marc Ayrault n'a augmenté le taux horaire du Smic,
hors inflation, que de 18 centimes d'euros (brut) !
Au premier tour de l'élection présidentielle, le candidat François Hollande a recueilli 10 272 705 suffrages, ce qui représente 22,3 % des 46 066 307 inscrits. Le chef de l'Etat était donc minoritaire dans les souhaits des électeurs. Ce que soulignent aujourd'hui les réticences des écologistes, pourtant membres du gouvernement, et le peu d'empressement à le soutenir des élus et militants du Front de gauche. Il y a là une faiblesse de la base sociale susceptible de se mobiliser pour soutenir l'action gouvernementale.
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