Une première extension des tarifs
sociaux du gaz et de l'électricité à certains ménages modestes est
entrée en vigueur mercredi. Une mesure qui ne répond
que partiellement à la promesse du gouvernement, les députés et
sénateurs du Front de gauche réitèrent leur demande d’adoption immédiate
de la proposition de loi relative à l’urgence
sociale.
Au total, 830.000 personnes supplémentaires doivent bénéficier de
ces tarifs légèrement réduits chez EDF et GDF Suez avec ces mesures,
selon la ministre de l'Energie, Delphine Batho, qui avait
promis ce coup de pouce le 10 décembre. Outre les personnes
bénéficiant de la Couverture maladie universelle (CMU) complémentaire,
les personnes éligibles à l'aide pour une complémentaire santé
(ACS), soit un plafond de revenus 26% supérieur, pourront également
en bénéficier. "Le plafond était auparavant de 661 euros par mois pour
une personne seule et passe à 893 euros par mois", a
déclaré la ministre de l'Énergie. L'arrêté paru mercredi ne
mentionne stricto sensu que l'électricité mais s'applique également pour
le gaz, a-t-elle expliqué.
Le "tarif de première nécessité" pour l'électricité (TPN) instauré en 2005,
permet d'obtenir une réduction de facture de 90 euros par an en
moyenne. Le "tarif spécial de
solidarité" du gaz, ou TSS, a été quant à lui créé en 2008 et offre
une réduction de l'ordre de 156 euros par an en moyenne. Mais cette
extension des tarifs sociaux ne répond que partiellement à
la promesse du gouvernement de les étendre au total à plus de 4
millions de foyers (soit 8 à 9 millions de personnes). Celle-ci impose
de passer par la loi, selon le gouvernement. Cette vaste
extension figurait au départ dans la proposition de loi du député PS
François Brottes sur l'énergie. Mais celle-ci a été retoquée par le
Sénat fin octobre, et le gouvernement a voulu agir pour
l'hiver. Les groupes des députés et des sénateurs Front de gauche
ont lancé une pétition appuyant leur propre version de la loi Brottes
sur l’énergie, rejetée au Sénat car instaurant un
bonus-malus néfaste aux ménages précaires.
A l'heure actuelle, environ un million de foyers bénéficient des tarifs sociaux de l'électricité ou du gaz,
selon le Médiateur de l'Energie, même si en théorie plus de 2 millions
peuvent déjà en bénéficier, l'attribution automatique lancée en mars
dernier se faisant progressivement. Ces tarifs réduits sont financés
via une taxe sur les factures, mais leur impact est très
faible pour le consommateur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire