par
Eric Toussaint
La première partie de la série, intitulée « 2007-2012 : 6 années qui ébranlèrent les banques » a été publiée le 19 novembre 2012, la seconde partie intitulée « La BCE et la Fed au service des grandes banques privées » a été publiée le 29 novembre 2012
Ne pas sous-estimer la capacité des gouvernants à mettre à profit une situation de crise
De manière régulière, les grands médias abordent les questions d’un
possible éclatement de la zone euro, de l’échec des politiques
d’austérité en matière de relance économique, des tensions entre Berlin
et Paris, entre Londres et les membres de la zone euro, des
contradictions au sein du conseil de la BCE, des énormes difficultés
pour trouver un accord sur le budget de l’UE, des crispations de
certains gouvernements européens à l’égard du FMI à propos du dosage de
l’austérité. Tout cela est vrai, mais il ne faut surtout pas oublier un
point fondamental : la capacité de gouvernants, qui se sont mis
docilement au service des intérêts des grandes entreprises privées, de
gérer une situation de crise, voire de chaos, pour agir dans le sens
demandé par ces grandes entreprises. Le lien étroit entre les
gouvernants et le grand Capital n’est même plus dissimulé. A la tête de
plusieurs gouvernements, placés à des postes ministériels importants et à
la présidence de la BCE, se trouvent des hommes directement issus du
monde de la haute finance, à commencer par la banque d’affaires Goldman
Sachs. Certains hommes politiques de premier plan sont récompensés par
un poste dans une grande banque ou une autre grande entreprise une fois
qu’ils ont accompli leurs bons offices pour le grand Capital. Ce n’est
pas nouveau mais c’est plus évident et régulier qu’au cours de 50
dernières années. On peut parler de véritables vases communicants.
Considérer que la politique des dirigeants européens est un échec
parce que la croissance économique n’est pas de retour, c’est en partie
se tromper de critère d’analyse. Les objectifs poursuivis par la
direction de la BCE, par la Commission européenne, par les gouvernements
des économies les plus fortes de l’UE, par les directions des banques
et des autres grandes entreprises privées, ce n’est ni le retour rapide à
la croissance, ni la réduction des asymétries au sein de la zone euro
et de l’UE afin d’en faire un ensemble plus cohérent où serait de retour
la prospérité.
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