Depuis la composition du nouveau gouvernement formé par
Manuel Valls, les annonces se multiplient mais n’apportent en aucun cas
l’espoir d’un changement de cap pourtant aujourd’hui réclamé par les divers
courants de la gauche, jusqu’au sein même du parti socialiste.
C’est au contraire aux demandes du MEDEF que le gouvernement
accorde son soutien, évoquant la généralisation du travail du dimanche ou
encore la réforme des seuils sociaux supposés être la cause des déficits de
croissance dans les petites et les moyennes entreprises, qui n’aura pour effet
que la remise en cause de l’exercice des droits des salarié-e-s.
Ainsi, le nouveau ministre de l’économie n’hésitait pas,
quelques jours seulement avant sa nomination, à remettre en cause les 35
heures, comme si l’allongement du temps de travail était la réponse au manque
d’emploi ! Mais en réalité, la remise en cause des 35 heures aura pour effets
de réduire encore plus le pouvoir d’achat des salarié-e-s et d’augmenter le
chômage, sans participer ni à la relance économique et la consommation de notre
pays, ni à la réduction des déficits sociaux !
Dans le même temps, le ministre du travail, face à l’échec
de sa politique pour faire reculer le chômage, ne trouve rien de mieux que de
proposer de sanctionner les demandeurs d’emploi qui ne rechercheraient pas
activement un emploi !
Peu sûr de sa majorité, le gouvernement souhaite éviter le
débat parlementaire qui démontrerait le caractère antisocial de ses mesures à
contre sens des choix que les françaises et les français avaient faits le 6 mai
2012. Il envisage donc d’élargir le recours aux ordonnances et de dessaisir
ainsi le parlement de son pouvoir de faire la loi. Mais il est vrai que le
gouvernement a largement illustré l’usage qu’il fait de la souveraineté populaire,
par exemple en renonçant à l’application de la régulation des niveaux de loyers
afin de permettre l’accès à un logement digne pour de nombreuses familles,
mesure adoptée par le parlement il y a seulement quelques mois !
J’appelle le gouvernement et le Président de la République à
renoncer à recourir à la procédure anti démocratique d’ordonnance qui
confirmerait la soumission de l’exécutif au Medef, de la démocratie aux marchés
financiers.
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