En marge de nombreux
ateliers de l'université d'été, les militants livrent leur état d'esprit sur la
rentrée politique.
Près de 90 ateliers, du sport, du théâtre, des débats… Les
militants communistes ont un programme plus que chargé pour leur université
d'été 2014. Perchés à 1600 mètres d'altitude, ils n'en demeurent pas moins
remués par l'actualité politique comme ils le confient dans les couloirs de la
station de montagne qui les accueillent.
Posté à côté d'un télescope d'observation solaire utilisé
dans un atelier de découverte scientifique, Amar, communiste parisien et
professeur de génie civil de 39 ans ne cache pas son agacement. « François
Hollande est dans une fuite en avant, il fait un léger changement de cap à
droite alors que c'est un réel changement de cap à gauche que nous revendiquons
et dont le pays a besoin », considère-t-il.
Concernant le Front de gauche, Amar juge « qu'il n'est pas
bon de s'enfermer dans des logiques de leaders ». Pour lui, il faut élargir le
rassemblement en discutant avec les écologistes et les socialistes critiques. «
Le modèle c'est le Front populaire, composé d'un grand nombre d'organisations
mais surtout porté par un mouvement social d'ampleur », estime-t-il, appelant à
rompre avec l'austérité en mettant en place de grands plans d'investissements
dans la rénovation des logements ou la transition énergétique pour engager une
relance sociale.
Cap sur la Fête de
l'Humanité
Avant de se rendre à un atelier sur la réforme territoriale,
Nicolas, employé de la sécurité sociale à Marseille et 39 ans lui aussi, voit
dans le nouveau gouvernement « un coup de force » de François Hollande et
Manuel Valls. « Cette fois ils ne cherchent même plus à faire semblant »,
avance-t-il. À l'aise au PCF auquel il a adhéré il y a un an et demi, il dit «
comprendre pour une part les critiques sur la visite de Pierre Laurent à la
Rochelle » mais considère qu'il « fait son boulot en envoyant un signal aux
électeurs et aux militants socialistes, car l'objectif c'est de rassembler pour
stopper Hollande et Valls ». Dès la rentrée, il pense « nécessaire de
travailler à la mobilisation de tous ceux qui cherchent un autre chemin ».
Sur la terrasse du café, Marie-Claude viticultrice dans le
Jura et Nelly, sa responsable départementale se retrouvent à l'heure de
l'apéro. Marie-Claude laisse exploser son ras-le-bol des socialistes. « Ils en
ont tellement fait. Les frondeurs sont bien là où ils sont ? Alors qu'ils
frondent ! », s'emporte-t-elle. Plutôt critique sur la prise de distance de
Jean-Luc Mélenchon, elle estime néanmoins important de continuer à rassembler
mais en parlant plus aux citoyens et moins aux organisations. Nelly quant à
elle refuse d'attendre 2017. « Le pays encoure un grave danger. C'est
maintenant qu'il faut rassembler tous ceux qui à gauche souhaite un autre
projet. Il y a urgence à entrer dans une phase de construction d'un projet
capable d'élargir le rassemblement commencé au sein du Front de gauche à d'autres
: écologistes, socialistes, citoyens… La Fête de l'Humanité peut en être le
point de départ. Dès demain nous travaillerons à sa réussite », conclut-elle.
Léo Purguette (La Marseillaise, le 31 août 2014)
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