lundi 1 septembre 2014

Etats d’âme d’un Frontiste-frondeur de gauche

Par Jean Ortiz 
Le révolutionnaire a-t-il droit au désespoir ? Au découragement passager : oui. Mais il doit vite se ressaisir...
Le Front de gauche n’a pas décollé, mais tout le monde continue à « faire comme si », sans trop d’illusion, mais en feignant d’en avoir.
Nous sommes des centaines de milliers à y avoir cru, à y croire encore. Beaucoup, démoralisés, restent sur le bas côté du chemin. Quel gâchis ! 
Quelle autre alternative pourtant que de rassembler le peuple pour en finir à terme avec le capitalisme prédateur ?
Comment soulever la chape de plomb du bipartisme, empêcher qu’elle ne devienne définitive ? Le bipartisme est plus qu’un mécanisme institutionnel. C’est l’un des outils qui permet aux classes dominantes d’exercer leur domination.
Voilà pourquoi ils se sont tous déchaînés, les uns de droite, les autres de gauche-alibi transgénique, contre le Front de gauche. Il ne faut surtout pas qu’émerge en France une force qui mette en cause les fondements d’un système verrouillé par eux. Existe-t-il un « plan B » alternatif au Front de gauche ? Je ne le crois pas. Alors, nous sommes donc en quelque sorte, ensemble, condamnés (positivement) à faire vivre, enraciner, élargir, réorienter s’il le faut, un Front de gauche qui soit une multiplication populaire et non un cartel d’appareils.
Cela suppose de construire, de la base au sommet, partout, des espaces de convergence autonomes, sans arrière-pensées politiciennes, électoralistes, sans calculs boutiquiers d’hégémonie, d’instrumentalisation, sans méfiance réciproque, sans « je t’aime moi non plus », sans se « marquer à la culotte », sans préventions mutuelles, sans se laisser pourrir la vie par « le rapport au parti socialiste ». L’inversion du rapport des forces politique est à ce prix.

S’agit-il pour chacun de renoncer à être lui-même ? Ce serait fort dommageable. Est-ce trop demander, face à l’extrême profondeur et au danger de la crise que nous vivons, que d’accélérer cette construction unitaire sur des contenus « de rupture » ?

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