samedi 2 mars 2024

Gaza : horreur et indignation internationale après le carnage près d’un camion de distribution d’aide alimentaire

Horreur et indignation dominent, après le carnage provoqué jeudi 29 février dans la ville de Gaza par des tirs de soldats israéliens sur une foule de Palestiniens affamés, attroupés autour d'un camion d’aide alimentaire. Plus de cent civils seraient morts et 776 autres auraient été blessés. « Des morts inacceptables », pour le chef de la diplomate européenne Josep Borrell, qui dénonce une « violation grave » du droit humanitaire international.

Ils avaient accouru par centaines, la faim au ventre, dans l’espoir de glaner quelques vivres pour leur famille. L’armée israélienne a ouvert le feu sur la foule attroupée jeudi 29 février autour de l’un des rares camions d’aide alimentaire encore acheminés dans la ville de Gaza. Les tirs et le mouvement de panique consécutif auraient causé la mort de 112 civils et fait 760 blessés. Si Israël minimise la responsabilité de son armée en évoquant des « tirs limités » de la part de soldats qui se sentaient « menacés », les images glaçantes de ce nouveau désastre ne sont pas passées inaperçues au-delà des frontières de l’enclave palestinienne, suscitant la vive réprobation de plusieurs chefs d’État.

« Profonde indignation face aux images qui nous parviennent de Gaza où des civils ont été pris pour cible par des soldats israéliens. J’exprime ma plus ferme réprobation envers ces tirs et demande la vérité, la justice et le respect du droit international », a ainsi rapidement réagi sur le réseau social X Emmanuel Macron. Pointant « la situation dramatique à Gaza », le président français a réaffirmé la nécessité de protéger « toutes les populations civiles » et a appelé à « un cessez-le-feu ».

« La vie quitte Gaza à une vitesse terrifiante »

Même indignation pour le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell : « Je suis horrifié par les informations sur un nouveau carnage parmi des civils de Gaza qui cherchaient désespérément à obtenir de l’aide humanitaire », a-t-il réagi sur son compte X« Ces morts sont totalement inacceptables », a ajouté le diplomate, qui rappelle que « priver les gens de l’aide humanitaire constitue une violation grave » du droit humanitaire international.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a également « condamné » ce massacre. Pour son porte-parole Stéphane Dujarric, « que ces gens aient été tués par des tirs israéliens, qu’ils aient été écrasés par la foule, ou renversés par des camions, ce sont des actes de violence, d’une certaine manière, liés à ce conflit », dénonçant les « circonstances horribles » dans lesquelles ces personnes sont mortes.

« La vie quitte Gaza à une vitesse terrifiante », s’est aussi ému Martin Griffiths, le chef des affaires humanitaires de l’ONU. « Je suis indigné par les informations selon lesquelles des centaines de personnes ont été tuées et blessées lors d’une opération de transfert d’aide humanitaire à l’ouest de la ville de Gaza », a-t-il réagi.

Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est par ailleurs réuni en urgence à huis clos jeudi dans la soirée. « Ce massacre monstrueux est une preuve que tant que le Conseil de sécurité est paralysé et des veto posés, des Palestiniens paient de leur vie », a déclaré l’ambassadeur palestinien aux Nations unies, Riyad Mansour, à la presse. « Le Conseil de sécurité devrait dire « ça suffit », a-t-il martelé. S’ils ont du courage et la détermination d’empêcher ces massacres de se reproduire, ce dont nous avons besoin est un cessez-le-feu. »

2,2 millions de personnes menacées de famine

L’ONU estime que 2,2 millions de personnes, soit l’immense majorité de la population de Gaza, sont menacées de famine, en particulier dans le Nord, où les destructions, les combats et les pillages rendent presque impossible l’acheminement de l’aide humanitaire.

Selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), un peu plus de 2 300 camions d’aide sont entrés dans la bande de Gaza au mois de février, une baisse d’environ 50 % par rapport à janvier, et une moyenne quotidienne de quelque 82 camions par jour. D’après l’ONU, environ 500 camions entraient en moyenne quotidiennement dans la bande de Gaza avant le début de la guerre, le 7 octobre, alors que les besoins de la population locale étaient alors moindres.

Les victimes les plus touchées sont les enfants. Selon le Programme alimentaire mondial, la bande de Gaza connaît depuis cette guerre « le pire niveau de malnutrition infantile au monde ».

 

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