« À la faveur d’une nouvelle progression ce jeudi, le Cac 40 franchit un autre seuil, celui des 8 200 points, porté, comme la veille, par quelques ténors de la cote, mais dans un volume toujours un peu faiblard de moins de 800 millions d’euros » écrivent les Échos. « En milieu de journée, l’indice avance de 0,86 %, à 8 207,51 points, porté par de nouveaux records historiques » continuent-ils.
Tout le gratin pour le prodige
Plus que d’impressionnants chiffres incompréhensibles, ces records du CAC 40 illustrent bien l’indécence de l’excellente santé financière des multinationales au regard du chômage grandissant et de la pauvreté qui explose. Les entreprises du CAC 40 ont ainsi dégagé 153,6 milliards d’euros de résultat net cumulé, dont 98 milliards reversés directement aux actionnaires (67,8 milliards sous la forme de dividendes et 30,1 milliards en rachats d’actions). Un record de plus.
Dans le même temps, Bernard Arnault, redevenu en début de semaine l’homme le plus riche du monde – grand bien nous fasse – a été décoré par Emmanuel Macron en personne de la grand-croix de la Légion d’honneur, la plus élevée des distinctions nationales. Au cas où la petite sauterie organisée pour l’occasion manquerait de faste, la crème de la crème des stars, des milliardaires et des politiques avait été invitée pour assister à la crucifixion de l’enfant béni.
Son rival direct au rang d’homme le plus riche du monde Elon Musk, la reine Rania de Jordanie, le généreux et apolitique Vincent Bolloré, les artistes Beyoncé, Jay-Z et Jeff Koons, les talentueux ministres Bruno Le Maire, Gérald Darmanin et Rachida Dati, la maire de Paris Hidalgo, même l’ex-président délinquant Nicolas Sarkozy… L’élite française et internationale s’était rassemblée autour du patron de LVMH.
Réjouissons-nous, soyons fiers de notre pays : les grandes entreprises françaises n’ont jamais gagné autant d’argent et l’homme le plus riche du monde est français et est décoré de la plus haute des distinctions. Pendant ce temps, la prétendue stratégie du ruissellement vantée par Emmanuel Macron n’a jamais semblé si obscène.
Pendant ce temps, le ministre de l’Économie Bruno Lemaire répète que nous, français moyens qui n’avons rien accompli pour la nation, vivons trop bien et qu’il est encore et toujours nécessaire de réduire les dépenses et de mener des politiques d’austérité. Pendant ce temps les gouvernements tergiversent à agir et à investir massivement pour lutter contre le réchauffement climatique. Tout va bien.
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