L’ancien président brésilien Jair Bolsonaro et le premier ministre hongrois Viktor Orban à Budapest (Hongrie), le 17 février 2022.
Des images des caméras de sécurité de l’ambassade de Hongrie à Brasília obtenues par le New York Times et révélées ce lundi montrent que Jair Bolsonaro aurait passé deux nuits dans cette enceinte diplomatique, entre le lundi 12 et le mercredi 14 février. Un séjour qui s’inscrirait dans le cadre d’une apparente demande d’asile, manœuvre qui mettrait l’ancien président du Brésil hors de portée des autorités de son pays.
Visé par diverses enquêtes, Jair Bolsonaro est notamment accusé d’avoir fomenté un coup d’État après sa défaite lors de la dernière élection présidentielle, en octobre 2022, lors de laquelle il s’était incliné face à son rival Luiz Inácio Lula da Silva. Le 8 janvier suivant, plusieurs milliers de ses partisans avaient pris d’assaut les institutions siégeant aux abords de la place des Trois-Pouvoirs, dans la capitale (le Congrès, le Tribunal suprême fédéral et le Palais présidentiel) – une tentative de rupture constitutionnelle visant à empêcher Lula d’assumer un troisième mandat. La police fédérale avait confisqué le passeport de l’ancien président d’extrême droite le 8 février dernier, et arrêté deux de ses anciens collaborateurs.
« Je ne nierai pas que j’étais à l’ambassade » affirme Bolsonaro
Alors que les images vidéo, que le quotidien états-unien a pu analyser, montrent Jair Bolsonaro reçu par l’ambassadeur hongrois, ses avocats ont déclaré que « l’ancien président brésilien s’est entretenu avec de nombreuses autorités du pays ami », tout en rappelant qu’il entretient de bonnes relations avec le premier ministre de ce pays européen, Viktor Orbán. Les deux hommes s’étaient rencontrés pour la dernière fois en décembre dernier, à Buenos Aires, lors de l’investiture du président Javier Milei. Malgré plusieurs antécédents qui prouvent la grande proximité des deux hommes, la défense de Bolsonaro a invité à ne pas « surinterpréter » les évènements révélés par le quotidien nord-américain.
« Je ne nierai pas que j’étais à l’ambassade », a déclaré, au média brésilien Metrópoles, Bolsonaro, suite à la parution de l’enquête du New York Times. « J’ai un cercle d’amis qui inclut des dirigeants du monde entier. Ils sont inquiets (pour moi). »
Pour le gouvernement : un « fugitif confessé »
Deux semaines après avoir séjourné dans l’ambassade hongroise, Jair Bolsonaro parvenait à rassembler près de 200 000 de ses fidèles dans les rues de São Paulo pour dénoncer la « persécution » politico-judiciaire dont il serait victime.
Du côté du gouvernement, le ministre Alexandre Padilha (chargé des relations institutionnelles) a déclaré que les vidéos révélées par le New York Times montraient que l’ancien président Jair Bolsonaro était un « fugitif confessé ». « Ce n’est pas une surprise, il a montré une fois de plus qu’il avait l’intention de fuir », a indiqué Padilha, en précisant qu’il appartient à la police fédérale et au pouvoir judiciaire d’agir en conséquence. Tout en assurant que le président Lula garantit toutes les conditions d’une « autonomie absolue au fonctionnement institutionnel » de la police fédérale. Il a également déclaré que le gouvernement soutient toutes les actions qui « réaffirment l’État de droit démocratique ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire