Prise en charge de tous les soins liés au cancer du sein, demain en Commission des Affaires sociales
Demain mercredi, au nom du groupe GDR, je défendrai devant la commission des affaires sociales, la Proposition de loi cosignée avec mon collègue Yannick Monnet, député de l’Allier, visant la prise en charge intégrale par l’assurance maladie des soins liés au traitement du cancer du sein, notamment la reconstruction mammaire, les soins de support et les matériels médicaux. Des soins et des dispositifs prescrits mais pas toujours remboursés. Le cancer est une maladie de femmes, puisque seulement 1 % des diagnostics concernent les hommes. Ablation des seins, perte des cheveux, des dents, des ongles… Ce cancer touche à l’intimité, à la féminité. Il impacte lourdement la vie de famille, de couple comme l’activité professionnelle. Chaque année, lors d’Octobre rose, les associations dénoncent un reste a charge plus important lié à ce cancer.
Elles sont soixante mille à être ainsi atteintes dans leur chair, chaque année. En 2023, la Caisse nationale d’assurance maladie recensait plus de 700 000 femmes vivant avec un cancer du sein actif, c’est-à-dire en phase de traitement ou en surveillance. C’est aussi le cancer féminin le plus meurtrier, avec 12 000 décès chaque année.
Les patientes bénéficient systématiquement du régime de l’affection longue durée, un statut qui permet en théorie une prise en charge dite « intégrale » du traitement par l’Assurance maladie. Dans la pratique, le reste à charge moyen est tellement important, et en augmentation, qu’il précarise les malades et peut même les conduire à renoncer aux soins. Ces dépenses à la charge des malades peuvent se chiffrer en milliers d’euros, comme le souligne le rapport qui accompagne le texte proposé. Selon une étude menée en 2019 par la Ligue contre le cancer, plus de la moitié des femmes de moins de 40 ans atteintes d’un cancer du sein éprouvent des craintes pour leur budget.
Au cours des auditions menées dans le cadre de cette Proposition de loi, plusieurs malades ont ainsi témoigné de leurs difficultés financières, dues aux dépassements d’honoraires pour des soins réalisés en secteur privé en l’absence d’offre adaptée dans le secteur public, à des prestations et produits médicaux prescrits mais non remboursés, tels que des brassières post-opératoires, des séances d’activité physique adaptée, des soins de socio-esthétique, des consultations de diététique, le suivi psychologique…
La Proposition de loi que nous portons ambitionne donc de mettre fin à une terrible injustice : celle qui conduit des femmes mutilées, de manière irréversible, à renoncer à des soins essentiels, comme la reconstruction mammaire, qui peut atteindre 10 000 euros pour deux seins, faute d’une prise en charge suffisante.
J’espère qu’une majorité saura se retrouver autour d’un tel texte, réclamé par de nombreuses malades et associations. Ce serait un signe important adressée à toutes les femmes atteintes de cette terrible maladie.
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nord,
Le 21 mai 2024.
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