Chers amis, chers camarades, Mesdames messieurs les Ambassadeurs, les représentants des forces politiques, vous qui êtes venus nombreux mais aussi ceux qui nous suivent en direct sur les réseaux,
Avant de commencer, je souhaiterais que nous remercions collectivement l’ensemble des équipes et des camarades qui ont rendu possible cette journée. Plus de 20 pays sont représentés sous cette coupole aujourd’hui, preuve que l’internationalisme est toujours bien vivant et que les peuples n’ont pas renoncé à construire et à défendre la Paix !
Alors merci au secteur international du PCF et à Vincent Boulet. Merci aux services généraux de l’espace Niemeyer et merci aux camarades de l’Accueil sécurité qui ont assuré la bonne tenue de cet événement. Merci enfin à vous, toutes et tous, d’avoir répondu aussi nombreux, présents à notre invitation.
Monsieur l'Ambassadeur du Vietnam en France,
Monsieur l’Ambassadeur de Cuba en France,
Monsieur le ministre conseiller, représentant de l’Ambassade de Chine en France,
Messieurs les députés européens,
Monsieur le Vice-président du Parti communiste du Japon,
Monsieur le président du Sinn Féin,
Mesdames, Messieurs les représentants du Parti du travail de Belgique, du parti Gauche unie d’Espagne, du Parti communiste portugais, de l'Ambassade de Palestine, du parti des travailleurs du Brésil, de Somos 4T du Mexique, du Parti communiste israélien, du parti iranien Tudeh, du parti kurde DEM, du PPA - Côte d’Ivoire,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis, chers camarades,
Je commencerai par exprimer la solidarité des communistes avec les peuples victimes des conflits. Vingt-deux guerres déchirent aujourd'hui la planète. Ce ne sont pas ceux qui les décident qui en paie le prix. Ce sont les populations civiles essentiellement.
Ce sont les femmes les premières victimes du viol utilisé comme arme de guerre.
Je pense aux femmes du Congo, aux femmes afghanes, israéliennes, palestiniennes, iraniennes, qui, dans l’indifférence générale, en sont victimes. Ce sont aussi les enfants, privés d’accès à l’éducation voire enrôlés de force dans les conflits.
Ce sont les personnes âgées, meurtries, tuées par des bombardements sauvages à Gaza.
J’exprime la solidarité des communistes envers le peuple palestinien, dont les droits nationaux leur sont déniés par les puissances internationales et par les gouvernements israéliens successifs.
Le peuple palestinien vit sous occupation depuis 1967 et subit actuellement sa plus grande catastrophe, victime de massacres de masse et d’un risque de génocide à Gaza;
De nombreux palestiniens, palestiniennes sont victimes d’arrestations, d’assassinats et de l’épuration ethnique dans les territoires occupés de Cisjordanie et de Jérusalem-Est. Et d'ailleurs, je suis fier d'avoir conduit une délégation qui a pu se rendre en Israël, en Palestine, en Cisjordanie occupée, dans les camps de réfugiés quelques semaines après les terribles attentats du 7 octobre dernier pour rencontrer autant les forces progressistes israéliennes et nos camarades du Parti communiste israélien que l'autorité palestinienne et celles et ceux qui vivent dans les camps de réfugiés pour pouvoir témoigner de ce qui se passe là-bas sous les regards de la communauté internationale qui, ces dernières décennies, a refusé d'agir et de faire appliquer les résolutions de l'ONU.
La France doit reconnaître maintenant l’État de Palestine ! Honte à la politique française, frappée de lâcheté et dominée par la politique néocoloniale avec ce deux poids-deux mesures en matière de respect du droit international.
Cette reconnaissance de la Palestine, je l'ai autant entendue de la bouche du Premier ministre de l'autorité Palestinienne - rencontré sur place à Ramallah, que des députés communistes israéliens qui, avec d'autres organisations, réclament la même chose de la part de la France et de l'Union européenne. Et je veux aussi saluer les forces progressistes qui, en Israël, se battent pour faire respecter ce droit international et pour que le peuple palestinien ait droit à un État aux côtés du peuple israélien.
J’exprime la solidarité des communistes envers le peuple israélien, que la politique suprémaciste et raciste menée par Netanyahou et son gouvernement de criminels de guerre conduit à la catastrophe.
Je n’ai pas oublié les victimes, auxquelles je rends également hommage, celles des pogroms commis par l’organisation terroriste et islamiste du Hamas, ni les otages toujours détenus dans la Bande de Gaza et dont j’exige avec vous tous la libération.
Nous participons pleinement aux campagnes, aux mobilisations qui appellent la France à agir pour mettre fin à ce massacre. Bravo à la jeunesse française qui se mobilise dans les facs et les grandes écoles, bravo à la jeunesse communiste, aux étudiants communistes qui participent activement à cette campagne pour exiger un cessez-le-feu à Gaza !
Bravo à ce titre aux élus communistes et à l’AJPF qui organisent les jumelages avec les camps de réfugiés, les villes palestiniennes occupées et multiplient les actions de solidarité. Bravo à cette association et sa Présidente, Charlotte Blandiot-Faride, qui, tous les ans, se rend en Palestine pour organiser les jumelages et des campagnes de solidarité.
J’exprime la solidarité des communistes envers le peuple ukrainien, dont le droit à l’indépendance a régulièrement été piétiné par les puissances environnantes, avides de contrôler son territoire et les richesses de sa terre. Il résiste avec courage à l’agression du régime autocratique et chauvin de Vladimir Poutine.
J’exprime la solidarité des communistes envers le peuple russe, avec lequel il faut renouer les fils du dialogue. Le peuple russe, que nous ne confondons pas avec le dictateur Poutine, qui est et restera un peuple voisin de l’Europe et nous partageons avec lui tant de luttes communes, à commencer par la lutte contre le fascisme. Ni lui, ni les autres peuples européens n’ont intérêt à une confrontation. Et je voudrais saluer le courage du camarade russe qui est intervenu lors de cette conférence aujourd'hui et qui s'en est pris directement à Vladimir Poutine. Il risque pour cela des années de prison et nous avons été heureux de l'accueillir au sein de notre conférence.
J’exprime la solidarité des communistes envers le peuple arménien, qui est à nouveau menacé dans son existence. L’épuration ethnique commis par le régime de Bakou, avec lequel l’UE préfère passer des accords gaziers plutôt que d’exiger le respect des droits des peuples, contre la population arménienne du Haut-Karabakh risque de n’être qu’une première étape si une véritable solidarité concrète n’est pas apportée à l’Arménie.
J’exprime toute notre solidarité avec nos amis kurdes qui ont été en première ligne pour combattre les intégristes religieux de Daesh, ont payé dans leur chair ce combat et sont ensuite lâchés par l’Union européenne quand le dirigeant turc Erdogan vous pourchasse. Gloire aux femmes kurdes, celles du parti DEM, en première ligne dans ce combat, et pour certaines d'entre elles tuées ici-même à Paris dans de lâches attentats.
Solidarité avec le peuple cubain qui subit un embargo inacceptable depuis plus de 60 ans de la part des États-Unis, dénoncé tous les ans par l’ONU, privant le peuple cubain de ses droits fondamentaux. Les États-Unis sont responsables de la pauvreté qui s’abat sur ce peuple digne qui se bat pour sa liberté. Ils sont responsables de la pénurie de médicaments, d’essence, de matériels indispensables pour les machines agricoles. Là aussi, il ne peut pas y avoir deux poids-deux mesures en matière de droit international ! Avec J. Bacchi, sénateur, et André Chassaigne, député, le PCF mène une grande campagne de solidarité envers le peuple cubain pour dénoncer cet embargo et pour sortir Cuba de la liste des pays dits « terroristes ».
Tous les peuples victimes de conflits ne font pas la Une de l’actualité mais ils sont nombreux à souffrir dans une indifférence coupable, comme ceux de la République démocratique du Congo, qui subissent depuis presque 30 ans des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis par des bandes armées au service d’États régionaux qui se disputent les richesses minières.
Ou encore le peuple du Yémen, victime d’une guerre qui dure depuis 10 ans. Avec le peuple kurde, dont j'ai parlé précédemment.
Partout la même question se pose : allons-nous laisser les dynamiques nationalistes emporter le monde dans la catastrophe sans retenir les leçons de l’histoire ? Dix millions de morts durant la Première Guerre mondiale. Soixante millions durant la Seconde. N’avons-nous donc rien retenu de l’histoire. A chaque fois, on parlait « der des der », on criait « plus jamais ça ! ».
Partout les nationalismes agressifs de l’extrême droite comme des fondamentalistes religieux poursuivent la même politique : celle de l’asservissement des peuples. De Poutine à Netanyahou, de Trump à Millei en Argentine, des mollahs en Iran aux talibans d'Afghanistan, on voit les régressions, les collusions entre forces d'extrême droite, fascistes et intégristes de tout poil.
Aujourd’hui, l’extrême droite française, dont les racines plongent directement dans l’histoire du fascisme et de l’antisémitisme, affiche son soutien sans borne à l’extrême droite suprémaciste israélienne. C’est une collusion que nous dénonçons. Partout, la lutte pour la paix est inséparable de la lutte contre les nationalismes ethniques et contre l’extrême droite. Plus l’extrême droite reculera dans nos pays, plus les risques de guerre reculeront.
Aujourd’hui, nous sommes face à la menace d’une nouvelle déflagration mondiale avec un risque nucléaire à la clé.
Dès le lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les classes dirigeantes nous avaient promis une Europe qui devait être celle de la Paix et de la prospérité. Aujourd’hui, nous voyons la pauvreté et la guerre arrive.
Et pourquoi donc ? Parce qu’on voit aussi des chefs d’États européens qui, depuis 1945, ne savent compter que sur les États-Unis et l’OTAN pour garantir la sécurité de l’Europe.
C’est une erreur fatale à l’heure où le risque d’une réélection de Trump nous fait mesurer la fragilité d’une telle stratégie. Cet homme, allié des partis de l’extrême droite européenne, soumis aux Évangélistes américains, est un milliardaire qui pense « dollars » et facturera cher le coût de cette protection. S'il arrivait au pouvoir, il nous fera payer cela comme un service de sécurité.
Comment parler de paix, mettre fin aux conflits dans le monde quand on voit enfin une nouvelle course aux armements. 2 440 milliards de dollars pour la seule année 2023 au niveau mondial ! C’est du jamais vu depuis la fin de la guerre froide. En France, le budget des armées va doubler d'ici 2027! Quand ceux du service public, de l'éducation, de la santé, de l'écologie eux, sont en baisse !
L’égoïsme des classes dirigeantes, la montée des nationalismes, la paresse de nos diplomaties, comme les dénonçait déjà Jean Jaurès en son temps, sont tristement à l’œuvre. Alors, il est urgent d’agir et d’emprunter les chemins d’une paix durable, pour la paix mondiale.
Pour cela, nous avons une force. Notre solidarité, qui s’est exprimée durant tout le long de cette journée.
La solidarité internationale n’est pas abstraite. Elle implique d’avoir les pieds dans le réel pour faire émerger les intérêts communs des peuples et des nations, qui, contrairement à certains discours, n’ont pas disparu. Vingt pays ont échangé aujourd'hui à travers la parole de leurs ambassadeurs, des représentants des partis politiques et des porte-paroles.
J'ai participé aujourd'hui à un bel échange entre le parti Tudeh d'Iran et le Parti communiste israélien. Dans l'actualité, sur nos chaines de télévision, on voit tous les jours des mots terribles s'échanger, des roquettes, des missiles entre ces deux pays, prêts à faire la guerre.
ET quand on parle aux forces progressistes de ces deux pays, on voit que l'on sait parler la même langue, celle de la paix et de la coopération. C'est ça qu'il faut à chaque fois pouvoir célébrer : la paix et la coopération entre les peuples en s'appuyant sur les forces progressistes qui existent dans chacun de ces pays. Merci à vous!
Bien sûr, nous ne sommes pas d’accord sur tout. Nous avons des débats, des différences, des divergences parfois.
Mais nous avons aussi, et c’est là le principal, des exigences communes de faire émerger un autre ordre du monde, bâti non pas sur une bataille entre hégémonies concurrentes mais sur le droit des peuples à l’autodétermination et la sécurité collective.
C’est le sens de notre combat pour la paix. Car la paix n’est pas uniquement l’absence de guerre. C’est un projet politique global liée à l’exigence d’émancipation des peuples.
C’est un combat politique, contre l’hégémonie de quelques-uns, contre l’impérialisme, contre le colonialisme.
C’est un combat pour l’égalité, car nous savons que les guerres provoquent des inégalités sociales, voire même les approfondissent.
C’est un combat pour le climat, car les guerres accélèrent la crise climatique en pillant les ressources naturelles.
C’est un combat pour l’égalité des droits, car nous savons à quel point les femmes sont les premières victimes des conflits.
C’est un combat pour un nouvel ordre économique et monétaire mondial, dégagé de l’hégémonie du dollar, pour que les ressources financières des banques soient réorientées vers une politique de co-développement répondant aux besoins sociaux, écologiques des peuples.
Pour cela, il ne suffit pas de brandir la paix comme un slogan. Mais comme un objectif politique de sécurité commune et collective. D’avoir une paix d’avance, au lieu d’avoir une guerre d‘avance comme le théorise ici Emmanuel Macron.
Le PCF est le parti de la Paix né sur les cendres de la Première Guerre mondiale.
Un parti internationaliste qui a combattu le colonialisme en Algérie, en Indochine, solidaire du peuple espagnol sous Franco, chilien sous Pinochet, vietnamien agressé par les Américains.
Notre conception des luttes anti-coloniales rejoint celle d’Ho Chi Minh qui disait, à propos de la guerre d’indépendance du Vietnam : « cette guerre n’a jamais été une guerre de haine et de rancune pour l’ennemi mais une lutte pour la paix et la justice ». C’est la lutte pour le droit des peuples à l’autodétermination et l’application du droit international.
Et nous n’avons jamais confondu ce combat pour l’indépendance, ce soutien aux forces de résistance et de libération nationale, avec le terrorisme qui lui, choisit de terroriser les esprits en s’en prenant à des civils pour défendre ses cause. Le terrorisme n’est pas l’arme des pauvres. C’est l’arme des faibles et par leur crimes, ses auteurs tuent l’idéal de paix qu’ils sont censés défendre. Honneur à Missak Manouchian qui est le symbole de la Résistance française et de l'engagement des forces communistes et qui a rejoint le Panthéon il y a quelques semaines. A lui seul, il représente ces francs-tireurs et partisans de la main d’œuvre immigrée, qui a fait le choix de la Résistance pour défendre un idéal : la République, en s'engageant dans la Résistance et en s'attaquant aux soldats nazis. Ils ont rejoint l'armée de la libération et c'est ce combat-là que nous, nous soutenons partout !
Notre combat pour la paix c’est aussi un combat pour la sécurité collective, en Europe et dans le monde. Les politiques de bloc emmènent les peuples à la catastrophe et à la guerre. Une paix véritable, juste et durable, ne peut émerger que si les questions de sécurité sont envisagées, non pas en exacerbant les oppositions, mais en réglant globalement les sujets de tensions. En se mettant d'accord sur des traités qui écrivent des mécanismes diplomatiques et politiques, nous pouvons résoudre les conflits qui peuvent naître entre chaque pays.
C’est la raison pour laquelle une véritable autonomie stratégique européenne, une véritable sécurité collective en Europe ne peut pas s’inscrire dans le cadre de l’OTAN qui, lui, est tout le contraire : une visée impérialiste qui, à long terme provoque des tensions et n’assure aucune sécurité.
C’est aussi un combat pour la sécurité humaine globale. Il n’y aura pas de paix sans résoudre les crises alimentaires, sociales et climatiques qui ravagent des régions entières et qui montrent à quel point les interdépendances sont profondes. Il n'y aura pas de paix si les ouvriers français, chinois, indiens, sont mis en concurrence pour enrichir les banques et quelques multinationales.
C’est en prenant globalement l’ensemble de ces approches, en liant paix et progrès social qu’une véritable politique de paix, une véritable culture de paix, pourra émerger.
Nous voulons aussi être clairs encore sur un point. Oui, nous sommes opposés aux guerres de conquêtes, aux guerres impérialistes, nous disons aussi que les peuples ont le droit légitime de défendre leur liberté, leur indépendance, leurs frontières. C’est d’ailleurs précisé dans la charte des nations unies.
Les communistes français peuvent être fiers d’appartenir au seul parti qui a refusé la capitulation de Munich en 1938. Les députés communistes ont voté les crédits de guerre en septembre 1939, certainement pas contre le peuple allemand mais contre le nazisme, avec lequel rien, aucune négociation n’était possible.
Une politique de défense nationale et populaire fait partie intégrante d’une politique de paix, au service non pas d’expéditions aventuristes et impérialistes et sans perspective politique, mais une politique de la défense du territoire national et du peuple français.
Je lance ici deux appels : un appel à la gauche et un appel à la France et aux Français.
- Un appel à la gauche.
Aujourd’hui, je constate avec amertume et déception qu’une partie de la gauche semble prête à céder aux sirènes de la guerre et de l’union sacrée. On en a vu le résultat en 1914 quand, en quelques jours, l’internationale socialiste s’est disloquée. Cela a eu pour résultat de produire la principale fracture de toute l’Histoire du mouvement ouvrier international qui a perduré durant tout le XXe siècle.
Je comprends, et je partage, les inquiétudes. Je comprends, et je partage, l’indignation face à l’agression du régime de Vladimir Poutine contre l’Ukraine souveraine et indépendante. Face à cela, reprenons la « méthode Jaurès ». Celle-ci consistait en trois points : une analyse de la gravité de la situation, une politique de paix et un rapport de force pour faire appliquer le droit international. C'est ce triptyque qui devrait commander la politique française et européenne.
Car le monde, l’Europe, la France sont à la croisée des chemins. Soit l'escalade guerrière se poursuit, avec une confrontation possible directe des pays de l'UE avec l'armée russe et une menace nucléaire à la clé,
Soit nous arrivons à contenir l'offensive russe tout en ouvrant des négociations permettant d'aboutir à un cessez-le-feu et faire respecter le droit international.
Nous sommes assis sur un baril de poudre. Allons-nous prendre la responsabilité d’envoyer nos enfants, notre jeunesse, se faire hacher sur les champs de bataille ?
C'est le combat que mène Léon Deffontaines, tête de la liste "Gauche Unie pour le Monde du Travail" aux élections européennes. Parce qu'il fait partie des seules voix à gauche qui s'opposent à cette escalade guerrière et qui appellent à une résolution du conflit par les voies diplomatiques et politiques. Bravo à lui !
Nous avons besoin d'envoyer beaucoup de députés européens qui demain, au Parlement, porteront cette voix de paix, de coopération, d'amitié. Cette voix aussi qui mettra tous les pouvoirs dans les mains des chancelleries, de toutes les diplomaties européennes pour trouver une solution à ce conflit. En regardant le PTB et le PCP, je sais qu'au Parlement européen, nous œuvrerons dans le même sens.
- Je lance aussi un appel à la France et aux Français.
La politique d’E Macron et de son gouvernement est dangereuse pour la France. Il s’était tout d’abord fixé des lignes rouges. Maintenant, il n’y a plus qu’une course à l’abîme. Il ne fait qu’accompagner les dérives bellicistes. On pourrait résumer cette politique par la formule : « nous sommes devant le précipice, sautons! ».
Il parle maintenant d’un bouclier anti-missile européen et d’une européanisation de la force nucléaire française. Mesure-t-on ce que cela représente ? C’est alimenter la peur, l’insécurité et la course aux armements. C’est aussi engager notre pays dans une aventure guerrière, dans un engrenage totalement incontrôlé, au service d’intérêts qui ne sont pas les nôtres, ni ceux des peuples européens.
Le partage de la dissuasion nucléaire signifie trois choses : imiter ce que font les USA avec l’OTAN et la Russie avec la Biélorussie ; le stationnement permanent des forces aériennes stratégiques à l’étranger ; un fardeau financier en échange d’une protection incertaine. Tout cela aura des conséquences désastreuses pour notre pays. Il faut y mettre fin !
Il faut que notre pays retrouve la place qui était la sienne dans l’ordre du monde, en se positionnant comme force d’équilibre, agissant pour le respect du droit international partout : en Ukraine, en Palestine, à Cuba, en Afrique. Je réitère la proposition faite lors de mes vœux en janvier dernier. La France doit utiliser le 80e anniversaire du débarquement en juin prochain pour réunir une coalition d’États pour la paix, une conférence internationale au service de la paix.
Ce serait reprendre la place qui est la sienne pour une solution de paix fondée sur la négociation et visant à un nouveau système de sécurité collective, en Europe et dans le monde. Cela passe par la récupération de la souveraineté de notre pays, en toute indépendance de l’OTAN et des États-Unis, pour faire entendre une voix alternative aux politiques de blocs et aux politiques de force en vigueur.
La France peut et doit prendre des initiatives concrètes pour rompre avec la spirale guerrière, au lieu de se murer dans l’impuissance et dans la veulerie qui caractérise la politique de Macron. La France serait ainsi fidèle à son héritage révolutionnaire.
Comme le disait Jaurès, « c’est par le droit et l’idée du droit que nous reprendrons en Europe notre rôle ».
Notre pays pourrait ainsi agir pour un nouvel ordre du monde, fondé sur le droit et la justice. Un nouvel ordre du monde qui rompe avec la politique des indignations sélectives et du deux poids-deux mesures, qui est un trait caractéristique d’une politique néo-coloniale.
Un nouvel ordre du monde qui s’appuie sur les principes de la charte des Nations Unies, et sur une réforme des institutions internationales, de l’ONU notamment, afin de donner à l’Assemblée générale qui représente les États à égalité un rôle prépondérant, en ouvrant le conseil de sécurité aux réalités du monde contemporain. En agissant pour le désarmement global et négocié, en respectant et en signant le traité de l’ONU pour l’interdiction des armes nucléaires. En agissant pour un ordre global profitable à toutes et tous.
Chers camarades, la rencontre internationale d’aujourd’hui aura permis de formuler des propositions, des pistes de réflexion et d’actions. Je souhaite que tout ce dont nous avons discuté et débattu aujourd’hui puisse être repris et approfondi. Le PCF est en train de rehausser son engagement international en ce sens car la situation l'exige. Vous pouvez compter sur lui. Vous pouvez compter sur le PCF pour être à vos côtés pour qu'ensemble, nous puissions faire gagner la Paix.
Je vous remercie.
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