En route pour trois ans de plus ? Réunis en assemblée générale ce vendredi, les actionnaires de TotalEnergies doivent se prononcer sur la proposition du conseil d’administration de confier un quatrième mandat à Patrick Pouyanné à la tête de la major française des hydrocarbures.
Les porteurs de titres ont tellement été gâtés par lui (il soumet à leur vote une augmentation de 7 % de leurs dividendes) que le successeur de Christophe de Margerie devrait rester le grand patron incontesté de la multinationale. Incontestable même, puisque le tribunal de commerce de Nanterre a jeudi donné raison au groupe qui bloquait une résolution d’actionnaires « éthiques », voulant séparer les fonctions de président et de directeur général.
En route vers Wall Street ?
Sa « stratégie multi-énergies équilibrée » revendiquée et ses investissements dans les hydrocarbures n’ont pourtant jamais été autant attaqués, y compris devant les tribunaux, pour leurs atteintes supposées à la biodiversité, au climat et aux droits humains. Mais Christophe Pouyanné s’en tient à sa seule préoccupation : servir ses actionnaires en dividendes, rachats d’action, entraînant une hausse de la capitalisation, donc de la valeur de l’action.
C’est à cet aune qu’il faut comprendre son annonce, dans un entretien à l’agence financière américaine Bloomberg le 26 avril, de la mise à l’étude par son conseil d’administration d’un transfert de la cotation de la multinationale du CAC40 parisien à la Bourse de New York.
« Il s’agit d’une question légitime », glissait le PDG d’un groupe dont le siège se trouve encore à la Défense, mais dont le poids des actionnaires anglo-saxons est passé de 30 % en 2012 à 39 % aujourd’hui, contre 26 % pour leurs homologues français. Et la finance américaine est plus accueillante, alors que des fonds d’investissement européens commencent à bouder ses projets dans les hydrocarbures, qualifiés par les ONG de « bombes climatiques ».
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