dimanche 5 mai 2024

Sciences Po, ESJ, Sorbonne… la mobilisation des étudiants pour Gaza s’étend malgré la répression

Venue d’Outre-Atlantique, la vague de contestation universitaire contre la guerre à Gaza continue d’embraser des universités et les Instituts d’études politiques français, où plusieurs interventions policières ont eu lieu ce vendredi 3 mai pour déloger les étudiants. Sans entamer leur détermination à poursuivre une mobilisation, qui ne cesse de s’étendre à travers le pays.

« Les universités américaines ont inspiré Sciences Po et Sciences Po inspire d’autres universités en France. » Cette analyse confiée par un étudiant de Sciences Po Paris se confirme. Partie des campus américains, la révolte des étudiants mobilisés contre la guerre à Gaza continue d’essaimer dans les Instituts d’études politiques en France et au sein d’un nombre croissant d’universités.

De Sciences Po, à l’ESJ de Lille, en passant par la Sorbonne, rien ne semble freiner la vague de contestation universitaire, malgré la répression policière et les intimidations politiques. En début de semaine, la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, avait demandé aux présidents d’université de « faire usage de toute l’étendue des pouvoirs qui leur sont conférés » pour empêcher l’expression de cette mobilisation. Tour d’horizon des dernières actions.

➤ Sciences Po Paris et Lyon évacués par les CRS

Le « grand débat » du 2 mai, obtenu après trois jours d’occupation de leur campus en fin de semaine dernière, n’a apporté aucune réponse aux revendications des étudiants de Sciences Paris mobilisés pour Gaza.

« L’administrateur a très vite dit au cours de la réunion qu’il ne remettrait pas en cause les partenariats avec les universités et entreprises israéliennes complices de la guerre à Gaza et qu’il n’excluait pas de nouvelles interventions policières », déplore l’un d’entre eux.

« Déçus et en colère », ils ont pris la décision d’occuper de nouveau un campus de l’école de la rue Saint-Guillaume, vendredi 3 mai, avant d’être délogés en fin de matinée par un escadron de CRS, qui ont bloqué la rue menant à l’école. La direction de l’école avait décidé plus tôt dans la journée de fermer plusieurs sites en réaction à cette occupation.

« Sur réquisition, le préfet de police a engagé la force publique pour procéder à l évacuation du site sciences Po rue Saint-Guillaume. 91 personnes ont été évacuées, sans incident. L’opération se déroule dans le calme », a précisé la préfecture de police à l’AFP.

« On vient d’être évacués de Sciences Po et on a rejoint la mobilisation en soutien. On est nassé en ce moment mais ça n’atteint pas notre détermination. Rendez-vous à 14 heures Place du Panthéon ! », a réagi Nina, étudiante à Sciences Po, au micro de « Révolution permanente ». Six étudiants ont par ailleurs annoncé entamer une grève de la faim.

Même scénario à l’Institut d’études politiques de Lyon (sans rattachement à Sciences Po Paris) où, un peu plus tôt dans la matinée, la police a fait irruption dans un amphithéâtre que les étudiants occupaient depuis la nuit dernière pour les en évacuer. Une fois à l’extérieur, quelques dizaines de manifestants ont chanté « Gaza, Gaza, Lyon est avec toi », selon des informations de l’AFP.

➤ Blocages et occupations dans les IEP du Havre, de Dijon, Reims et Poitiers

Les Instituts d’études politiques du Havre, de Dijon, Reims et Poitiers étaient toujours le théâtre d’occupations partielles et de blocages, vendredi 3 mai dans la matinée.

À Reims, « cinq à sept étudiants » auraient par ailleurs entamé une grève de la faim, selon des informations recueillies par l’AFP auprès d’une de ces étudiantes.

 À l’ESJ de Lille, intervention des CRS après le blocage de l’école de journalisme

À Lille, les étudiants qui bloquaient l’entrée de l’École supérieure de journalisme (ESJ), clamant « Enfants de Gaza, enfants de Palestine, c’est l’humanité qu’on assassine », ont été évacués par les CRS vendredi 3 mai dans la matinée.

« Plus de déontologie sur nos plateaux », « Plus de 100 journalistes morts à Gaza », pouvait-on lire sur des pancartes affichées devant l’établissement, alors qu’une petite cinquantaine de manifestants se tenait devant les portes verrouillées par des lourdes chaînes.
Le directeur de l’ESJ Pierre Savary a indiqué à l’AFP qu’il n’y avait « pas d’intrusion à l’intérieur de l’école, pas de casse à l’extérieur », soulignant que ce type d’action est « très rare à l’ESJ ».


 Rassemblements place du Panthéon

Plusieurs étudiants, dont ceux qui ont été évacués dans la matinée par la police à Sciences Po, ont convergé vendredi, en début d’après-midi, place du Panthéon, au cœur du quartier Latin, clamant : « Gaza, Gaza, Paris est avec toi ! »

 

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