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Centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot, ultime étape avant l’expulsion. Ce lieu d’enfermement en Seine-et-Marne, avec grillages, barbelés, caméras de surveillance, accueillera bientôt des salles d’audience. Par souci « d’efficacité » sans doute, le juge des libertés et de la détention statuera du sort des étrangers en situation irrégulière directement dans les locaux de fortune de ce tribunal délocalisé. Un régime d’exception dénoncé par les avocats et militants des droits de l’homme.
C’est une toute petite bourgade de Seine-et-Marne (900 habitants), voisine de l’aéroport Charles-de-Gaulle, à 30 km à l’ouest de Meaux. Le Mesnil-Amelot est pourtant en passe de devenir le plus gros des 24 centres de rétention administrative (CRA) français. Il est composé aujourd’hui d’une unité capable d’accueillir 140 étrangers en situation irrégulière. Et deux nouveaux centres devraient ouvrir avant l’été, ce qui porterait sa capacité d’accueil à plus de 300 personnes. Dont un espace est réservé aux familles et à leurs enfants. Une véritable usine à enfermer avant d’expulser.
Dernier fait d’armes : d’ici à l’automne, le CRA du Mesnil-Amelot devrait ouvrir deux salles d’audience, à une centaine de mètres seulement des centres de rétention. Les salles sont destinées à accueillir le juge des libertés et de la détention (JLD) chargé d’assurer la protection des droits du migrant, et éventuellement de mettre un terme à sa rétention. Ce magistrat joue un rôle important pour protéger les droits des étrangers incarcérés. Jusqu’ici, il les recevait au tribunal de grande instance (TGI) de Meaux. Désormais, il devra se déplacer dans deux minuscules salles (une quinzaine de places chacune), au plus près des centres de rétention, dans un environnement clairement sous la coupe du ministère de l’Intérieur.
Un régime d’exception
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