La loi du 9 juillet 2010 relative à la lutte contre les violences faites aux femmes devait permettre de renforcer la protection des victimes et d’accentuer la répression contre les auteurs de ces violences. Elle n’est malheureusement que peu appliquée et trop peu semblent s’en soucier.
En conférence de presse ce mardi à l’assemblée nationale, le comité de vigilance et de suivi pour l’application de cette loi note que, près d’un an après sa promulgation, les avancées offertes par le texte se mettent en place avec une lenteur odieuse, alors même que la situation des femmes qu’il concerne est urgente.
Les téléphones portables d’alerte par exemple, l’une des mesures phare du texte, très relayée à l’époque par les médias, devaient permettre aux femmes de prévenir immédiatement le commissariat le plus proche en cas de difficultés. Dans les faits, une quarantaine de femmes seulement en sont effectivement équipées en France actuellement, dont 30 en Seine-Saint-Denis. La mesure n’a toujours pas été généralisée.
Autre frein : le manque d’information. Pour que les fameuses « ordonnances de protection » permettant l’éloignement immédiat des conjoints violents soient effectivement prescrites par les juges, encore faut-il que les femmes en fassent la demande. Or, souligne Marie-George Buffet, la plupart ignore ce nouveau droit. En outre, les commissariats eux-mêmes oublient trop souvent d’orienter les femmes en ce sens, et certains tribunaux se méprennent, volontairement ou non, sur son application.
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