Éditorial par Michel Guilloux
Le document révèle deux craintes : que les salariés ripostent collectivement et qu’ils utilisent leur bulletin de vote…
Comment relancer la machine à dividendes ? Telle est la seule question qui se pose dans l’industrie automobile. Dans le cas du groupe PSA, dont la stratégie ne diffère guère de celle de ses concurrents français ou autres, le nouveau président du directoire, Philippe Varin, dès sa nomination en 2009, ne cachait pas son constat et la recette qui va avec. Ni l’un ni l’autre ne brillent par leur originalité : « il y a des surcapacités de production » et il faut « se mondialiser ». À 3,2 millions d’euros de revenus par an, comme l’an passé, l’homme est devenu l’un des bras armés du patronat et, comme Laurence Parisot, mène campagne contre les « coûts salariaux ». Il a même l’oreille du premier ministre qui, en février, reprenait leur « idée » de « graver dans le marbre » les bas salaires et les exonérations de cotisations sociales qui vont avec. Mais cela ne suffit pas. Pour obtenir, en 2010, un chiffre d’affaires en hausse de près de 16 % pour le groupe et de près de 28 % pour l’équipementier Faurecia, le travail a été mis à contribution. Ce que, de façon pudique, ces comptables appellent « réduction des coûts »
– suppression d’emplois, fermetures d’usines… – a compté pour plus de la moitié d’un retour aux profits d’environ 1 milliard d’euros. La crise est finie pour des actionnaires qui ne l’ont guère connue ; elle va continuer d’être payée par les travailleurs.
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