Marc Eybert-Guyon, CGT.
« Cette fois, on arrive au bout du bout !», s’exclament les représentants syndicaux isérois*, dénonçant l’extrême tension dans laquelle on est arrivé dans le secteur. « Il y avait longtemps que l’on n’avait pas assisté à une telle mobilisation en faveur des personnes âgées », ajoutent-ils, « tant la situation est grave ».
Les besoins et attentes des personnes âgées sont de plus
en plus nombreux. Celles-ci entrent en établissement avec des handicaps
physiques et psychiques de plus en plus importants. Elles sont
insuffisamment accompagnées dans les actes de la vie quotidienne, les
familles s’épuisent et les professionnels sont au bord de la rupture.
Les financements n’ont pas suivi et les conditions de travail à domicile
comme en établissements sont alarmantes.
Une situation alarmante
« Si on laisse faire, plus personne ne pourra
être pris en charge réellement, ni avoir accès aux EHPAD. Nous sommes en
train d’oublier la place des personnes âgées dans la société », s’insurge Jean-Michel Roblet (CFDT).
« L’annonce d’un déblocage de 50 millions par
la ministre apparait comme une provocation, alors que le gouvernement
reconnaît une maltraitance institutionnelle », dénonce pour sa part
Marc Eybert-Guyon (CGT) qui souligne également l’aggravation des
conditions de financement dans le budget 2018 des EHPAD.
Les collectivités locales ont de plus en plus de mal à
investir, voire à rénover les EHPAD. Aujourd’hui, il manque 1300 places
sur la seule ville de Grenoble et 9000 demandes sont recensées sur
l’agglomération. Nombreuses sont les difficultés auxquelles sont
confrontés les résidents et leurs familles pour pallier les appétits
financiers grandissants des gestionnaires des maisons de retraite du
secteur marchand. Dans le même temps, la gestion des maisons de retraite
médicalisées s’avère très rentable, notamment pour les grands groupes
privés à but lucratif qui sont cotés en bourse et se développent à
l’international.
Propositions
Tous les syndicats s’accordent pour dire qu’il faut aller
vers un cinquième risque pris en charge par la sécurité sociale. Il
s’agit là d’une revendication de fond pour changer les conditions
d’accueil de ces structures.
retrait des nouveaux modes de financement qui mettent en concurrence public/privé
« On arrive à un système qui ne fonctionne plus ; si on ne le prend pas en compte ça va être la catastrophe ! », disent-ils d’une seule voix.
Et dans l’Isère, ils estiment que le Conseil départemental doit mettre les moyens là où il y en a besoin !
Pour sa part, la CGT précise qu’elle exige une application
d’un(e) agent(e) ou salarié(e) par résident comme prévu par le Plan
Solidarité Grand Age ; l’arrêt des baisses de dotations induites par la
convergence tarifaire et donc maintien de tous les effectifs des EHPAD ;
l’amélioration des rémunérations et des perspectives de carrière dans
le cadre du statut de la Fonction publique…
Actions
« C’est un cri qu’il faut lancer pour qu’on
nous entende enfin! Même si nous savons que copte-tenu des situations
exposées il est très difficile au personnel déjà surchargé de se
dégager » . C’est pourquoi chaque structure, chaque organisation
choisira sa méthode d’information et d’action. Pour cristalliser le
mouvement, deux manifestations se dérouleront dans l’Isère le 30 janvier
à 15 h. L’une à Vienne devant la sous-préfecture, l’autre à Grenoble
devant la préfecture, celle-ci suivie d’un défilé jusqu’au siège du
Conseil départemental
*CGT, FO, FSU, FGR-FP, CFE-CGC, Ensemble et Solidaires, LSR, auxquels se joint Alertes.
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