La
ministre des transports Elisabeth Born convoque aujourd'hui, le 8
janvier, le patron de la SNCF pour lui demander des comptes suite à la
"succession d'incidents importants et médiatisés" survenus ces dernières
semaines dans les gares parisiennes de Montparnasse, Bercy et
Saint-Lazare.
Il
est assez curieux de voir une ministre des transports s’étonner des
récents dysfonctionnements de la SNCF tant les différentes politiques
menées depuis plus de 20 ans en matière de service public ferroviaire,
aussi bien marchandise que voyageur, sont désastreuses. Les derniers
chiffres sont éloquents : 2014, suppression de 1432 postes – 2015, 1100
postes – 2016, 1400 postes – 2017, 1200 postes et pour 2018, SNCF
Mobilité a déjà annoncé 2000 suppressions d’emplois.
Les
suppressions massives d’emplois s’accompagnent d’un manque
d’investissement abyssal avec pour conséquence directe un réseau ferré
et des installations de sécurité qui ne cessent de se délabrer.
L’accident de Brétigny en est le triste exemple.
La
SNCF est aujourd’hui malade des choix imposés conjointement par
direction et gouvernement. Un duo infernal, où le dogme de la
rentabilité est érigé en alpha et oméga des politiques ferroviaires.
Nous
sommes aujourd’hui en droit de demander des comptes, à la SNCF bien
sur, mais aussi aux différents gouvernements. Ceux-ci, tout en votant
l’ouverture à la concurrence, ont abandonné toute forme de gouvernance
de l’entreprise publique, en laissant les mains-libres à une direction
d’entreprise. Les ministres des transports passent, les accidents et
incidents se multiplient mais les fossoyeurs du rail public, Guillaume
Pépy en tête, demeurent.
D’autres
solutions existent. Plutôt que de stigmatiser les cheminots et de
pénaliser les usagers, il est temps de mettre fin au dogme libéral qui
guide gouvernement et direction dans la gestion de la SNCF.
Le
PCF demande à ce que l’État français reprenne en intégralité la dette
du système ferroviaire, et investisse de façon massive dans la
régénération du réseau, les trains de nuits, les TET.
Le
PCF porte l’idée d’un grand service public ferroviaire du 21è siècle,
au sein d’une entreprise unique et intégrée, qui permette à chacune et
chacun de se déplacer quel que soit son lieu de résidence sur le
territoire, tout en assurant des conditions de travail décentes pour les
cheminot-es.
Le
3 février prochain dans le cadre des états généraux du progrès social
que nous tiendrons à Paris, nous ferons des propositions pour créer ce
grand service public ferroviaire du 21è siècle.
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