À
en croire E.Macron et le gouvernement, après une « liberté » donnée au
patronat via la casse du code du travail, la réforme sur l'assurance
chômage devait « rééquilibrer » les choses, avec davantage de
« sécurité » pour les salariés. Tartuferie comme en témoigne le contenu
du document provenant du Ministère du travail, révélé par le Canard
Enchaîné. Rédigée par un ancien cadre du Medef, aujourd'hui installé
dans le fauteuil de la direction de cabinet de la Ministère du travail,
cette note annonce un très sévère durcissement des sanctions contre les
chômeurs qui devront par ailleurs remplir un « rapport d'activité
mensuel ». Pierre Gattaz avait sonné la charge en octobre dernier en
proposant ce contrôle.
Liberté
et impunité pour les « premiers de cordées » et, « en même temps »,
contrôle, sanctions, tri et relégation sociale pour les plus fragiles.
Voilà le vrai visage du macronisme qui n'est en rien une politique
équilibrée, bienveillante, pragmatique...mais une offensive inédite des
forces de l'argent contre nos valeurs républicaines et le progrès
social.
Faut-il
rappeler qu'un chômeur sur deux n'est pas indemnisé et que cette
indemnisation est un droit obtenu via les cotisations sociales ? Faut-il
préciser qu'une récente enquête de Pôle emploi a fait rendre gorge à
ceux qui stigmatisaient les chômeurs accusés de ne pas chercher de
travail.
Avec
de telles recommandations, le contrôle et la sanction des chômeurs -qui
existent déjà- si durement renforcés seraient un basculement dans une
société de la défiance et du rejet vis à vis de celles et ceux qui ne
trouveraient pas leur place dans la France Start-up de Macron. Après les
Gad, les costards, ceux qui foutent le bordel ou qui n'aiment pas les
réformes...tout cela fait sens.
Les
chômeurs n'ont pas besoin d'un contrôle renforcé mais d'un service
public de l'emploi avec des moyens supplémentaires, d'une véritable
sécurisation de l'emploi et de la formation, de contrats de travail
permettant de se projeter dans la vie, de salaires décents. Les combats
pour des doits élargis, pour une égalité réelle, pour la dignité des
salariés comme des migrants, sont et seront essentiels pour, dans les
prochains mois, faire grandir en force et en crédibilité une alternative
de progrès au pouvoir actuel. Il y a urgence car E.Macron et ses
alliés, eux, n'attendent pas.
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