vendredi 28 décembre 2018

ÉLYSÉE. ALEXANDRE BENALLA, TOUJOURS LÀ

Le voyage d’affaires au Tchad de l’ex-conseiller, quelques semaines avant celui du président français, relance les spéculations sur son rôle.
Comme le sparadrap du capitaine Haddock, l’ex-conseiller de l’Élysée Alexandre Benalla continue d’embarrasser la présidence. Évincé l’été dernier, l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron s’est rendu au Tchad, quelques semaines avant que le président y arrive pour un voyage officiel. Il n’en faut pas plus pour alimenter le soupçon d’un Benalla en mission. Pas du tout, rétorque l’Élysée. Quelles que soient les démarches qu’entreprend M. Benalla, il n’est pas un émissaire officiel ou officieux de la présidence de la République. « S’il se présentait comme tel, il est dans le faux », a affirmé mardi l’Élysée à l’AFP.

Un voyage d’affaires évoqué par les deux chefs d’État

De surcroît, Benalla a certes informé l’Élysée de ce voyage, mais seulement « la semaine dernière », pour un déplacement effectué début décembre. Pourquoi Alexandre Benalla a-t-il tenu informé son ancien employeur ? L’Élysée n’a pas fait de commentaires, évoquant simplement l’hypothèse qu’il ait « eu vent des mêmes rumeurs de presse que nous-mêmes ». L’Élysée pas informé en temps réel du déplacement, c’en est presque insultant pour les diverses autorités du renseignement français dans la capitale tchadienne.
Dans un communiqué transmis à l’AFP plus tôt hier matin, l’ex-conseiller, à l’origine de « l’affaire Benalla » qui a secoué l’exécutif durant l’été, a confirmé être allé au Tchad début décembre, pour y « accompagner une délégation économique étrangère dans le cadre d’investissements qu’ils vont effectuer sur place ». Des informations avaient fait état d’une arrivée en jet privé, d’un séjour dans le meilleur hôtel de N’Djamena, et d’une rencontre avec le président Idriss Déby lui-même.
Lors de leur rencontre au Tchad, le 22 décembre, Emmanuel Macron et le président tchadien ont évoqué cette visite. « Quelles que soient les démarches qu’entreprend M. Benalla, il n’est pas un émissaire officiel ou officieux de la présidence de la République », avait insisté l’Élysée mardi. Le spécialiste de la sécurité de personnalités a par ailleurs admis avoir rencontré à l’automne, à Londres, l’homme d’affaires Alexandre Djouhri, un familier des réseaux de la droite, impliqué dans l’enquête sur le financement libyen présumé de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Sarkozy, désormais interlocuteur de Macron ; Djouhri, cherchant à approcher de longue date le chef de l’État. De la lumière sortira-t-elle un jour de ce clair-obscur ?
Lionel Venturini

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