Sans
surprise, l'Assemblée a rejeté la motion de censure de la gauche contre
le gouvernement, votée par 70 députés, jeudi 13 décembre. Les 62
députés auteurs de la motion (PS, PCF et LFI) dénoncaient la gestion de
la crise des "gilets jaunes" par un gouvernement "déconnecté du peuple".
Pour
faire entendre les "cris du peuple" lancés par les "gilets jaunes", la
gauche a soumis jeudi Edouard Philippe, dans une ambiance parfois
houleuse, à l'épreuve d'une motion de censure, qui n'avait cependant
aucune chance de faire tomber le gouvernement.
L'exécutif est "déconnecté du peuple" et il est "de notre responsabilité de vous stopper dans votre course têtue en faveur du capital", a lancé André Chassaigne (PCF), premier signataire de la motion déposée avec les Insoumis et les socialistes, devant un hémicycle peu garni.
"La maison brûle, mais le président regarde ailleurs. L'heure est venue de changer de cap", a appuyé plus tard Olivier Faure (PS), à deux jours d'une nouvelle mobilisation.
L'exécutif est "déconnecté du peuple" et il est "de notre responsabilité de vous stopper dans votre course têtue en faveur du capital", a lancé André Chassaigne (PCF), premier signataire de la motion déposée avec les Insoumis et les socialistes, devant un hémicycle peu garni.
"La maison brûle, mais le président regarde ailleurs. L'heure est venue de changer de cap", a appuyé plus tard Olivier Faure (PS), à deux jours d'une nouvelle mobilisation.
Pour sa part, Jean-Luc Mélenchon (LFI) a fait respecter une minute
de silence par la plupart des députés, en hommage aux victimes au sein
du mouvement des "gilets jaunes": six morts, dont un dans la nuit de
mercredi à jeudi près d'Avignon. Puis il a défendu la censure, "plus
court chemin vers le retour aux urnes que la démocratie exige, vers la
dissolution".
Accompagné de plusieurs membres du gouvernement, le Premier
ministre a répondu que depuis juin 2017, "les Français ont vu des
transformations rapides que nous mettions en oeuvre. Mais ils ont trouvé
trop lentes celles qui amélioraient directement leur pouvoir d'achat,
ils ne l'ont pas accepté, c'est pourquoi le président nous a demandé
d'accélérer".
"Le temps presse" et Edouard Philippe a rappelé les mesures
annoncées lundi soir par Emmanuel Macron - baisse de CSG, les smicards
augmentés de 100 euros mensuels, heures supplémentaires défiscalisées...
- qui vont être traduites dans un projet de loi, mercredi prochain en
Conseil des ministres.
La hausse de 100 euros au niveau du salaire minimum s'ajoutera
finalement aux baisses de charges sociales de 2018, a-t-il précisé.
Le résultat du vote sur la motion sera connu en début de soirée.
Les élus de gauche totalisent 62 voix, loin de la majorité des 577
députés.
Le groupe LR n'a pas voté la motion, "dont le contenu est très
éloigné de nos propositions", a expliqué Virginie Duby-Muller. "Lundi,
Jupiter semble être redescendu sur terre, annonçant plusieurs mesures,
dont certaines que nous défendions depuis plusieurs mois", a-t-elle
souligné.
Les députés RN ont de leur côté approuvé la motion, saisissant
"chaque occasion de dire que nous sommes en opposition absolument totale
avec la politique qui est menée par Emmanuel Macron", a justifié Marine
Le Pen depuis Lille. Elle avait dans un premier temps dénoncé une
volonté de la gauche de "se faire de la publicité sur le dos de la
crise" des "gilets jaunes", alors que les extrêmes veulent éviter d'être
taxés de récupération de ce mouvement populaire.
Edouard Philippe n'a pas manqué d'épingler l'alliance des gauches.
"Je ne vois aucune alternative" au pouvoir actuel, a aussi jugé Gilles
Le Gendre (LREM), dénonçant "un attelage contre nature".
Le débat a connu une poussée de tension lorsqu'Olivier Faure a jugé
que la majorité "aurait été bien inspirée" de reporter ce débat à la
suite de l'attentat de Strasbourg mardi soir. "Vous avez fait le choix
cynique d'utiliser le drame pour mieux cacher la crise", a-t-il accusé,
suscitant des protestations et le départ de quelques élus de la
majorité.
Eugenie Barbezat avec AFP
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