jeudi 17 janvier 2019

Brésil, comprendre pour développer la solidarité

Le collectif «  solidarité Brésil 38  » invitait à un débat à Grenoble le 7 janvier dernier sur les luttes sociales au Brésil.
 Une cinquantaine de personnes avaient répondu pour écouter Herbert Claros, secrétaire aux relations internationales de central syndical e popular conlutas  (CSP) et Patricia Pena syndicaliste enseignante. 
L’exposé de la situation complexe du Brésil, après la prise de fonction du président Bolsonaro, était attendu avec attention par un public essentiellement militant, inquiet de l’évolution du rapport des forces en Amérique et dans le monde.
Le constat était sans appel  : le Brésil est dans une crise profonde, tous les partis traditionnels sont déconsidérés, du fait notamment de la corruption et le candidat fasciste, soutenu par une partie de la bourgeoisie, a été élu sur une vague de «  dégagisme  ».
 La gauche brésilienne s’interroge après ce choc électoral  : comment un candidat nostalgique de la dictature d’il y a trente ans a pu écarter un pouvoir de gauche présent depuis dix ans  ?
La réponse des intervenants  :
nous vivons une crise de la démocratie au Brésil et dans le monde  ; c’est une crise du capitalisme qui se cache derrière une fausse démocratie;
la crise politique est pour une part importante due à la corruption des partis de droite mais également du PT qui était au pouvoir. Mais elle est consécutive également à un compromis politique du PT avec un parti de droite, pour gouverner.
 La bourgeoisie voulait éliminer la gauche pour défendre ses intérêts, en particulier ceux des grands propriétaires terriens. Bolsonaro n’avait pas de programme  ; il a surfé sur l’opportunisme, la calomnie et a répandu des fausses nouvelles sur les réseaux sociaux, pour gagner les élections sur une base populiste d’extrême droite (raciste, anti gauche, sexiste, …)
Herbert Claros.
Depuis son accession au pouvoir en janvier, le président a annoncé  :
– La dissolution de la FUNAI, Fondation nationale de l’Indien, l’organisme qui protège les indigènes . Il est à craindre que les sans terres subiront une répression féroce.
– Exclusion des LGBT, des immigrants du champ du secrétariat des droits humains. La répression va s’accentuer. En outre le président va revenir avec force sur le droit des femmes.
– Fermeture de plusieurs ministères dont le ministère du travail  : les salariés auront des difficultés majeures pour faire respecter leurs droits dont la sécurité au travail.
– Attaque pour casser l’éducation nationale, réprimer les enseigants, privatiser l’école.
Le principal défi pour Bolsonaro est de parvenir, comme il le souhaite, à supprimer la sécurité sociale.
La syndicaliste a souligné dans le débat, le courage et la détermination des femmes dans la lutte contre Bolsonaro.
Hélas le gouvernement a le soutien d’une partie importante de la population. Au cours du débat le dirigeant syndical donnait un exemple significatif.
 Dans son entreprise de la métallurgie (3500 salariés de la construction aéronautique), au cours d’un meeting qui se tenait pendant la période électorale il avait appelé à battre Bolsonaro. Il avait été largement sifflé.
 Quelques minutes après la majorité des travailleurs votaient la grève.
L’assemblée s’est conclue par un appel de plusieurs intervenants pour développer la solidarité internationale avec le peuple brésilien.

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