Hier, une poignée de militaires s’emparait brièvement de l’antenne de la Radio-Télévision gabonaise pour appeler au soulèvement. Ce putsch avorté en dit long sur le vide du pouvoir à Libreville depuis l’AVC dont a été victime le dictateur Ali Bongo Ondimba le 24 octobre.
La tentative de putsch a fait long feu. Mais elle en dit long sur l’atmosphère de crispation au Gabon et sur les fissures qui fragilisent chaque jour davantage le pouvoir d’Ali Bongo Ondimba. Pour la première fois dans l’histoire du pays, dans la nuit de dimanche à lundi, alors que des tirs retentissaient dans les rues de Libreville, une poignée de militaires prenait brièvement le contrôle de la Radio-Télévision gabonaise (RTG) pour appeler au soulèvement et annoncer l’imminente constitution d’un « Conseil national de restauration » de la démocratie. Quelques heures plus tard, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Guy-Bertrand Mapangou, annonçait l’arrestation des mutins – deux d’entre eux auraient été tués – et décrivait une situation « calme » et « sous contrôle ». À l’origine de ce putsch avorté : des éléments de la garde présidentielle avec, à leur tête, un jeune lieutenant, Kelly Ondo Obiang, qui s’est présenté comme président d’un éphémère Mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité du Gabon. Le communiqué lu par cet officier évoquait le « spectacle désolant » d’un pays ayant « perdu sa dignité » et les doutes sur l’état de santé d’un président « dépourvu de plusieurs de ses facultés physiques et mentales » depuis son accident vasculaire cérébral survenu le 24 octobre dernier en Arabie saoudite, alors qu’il s’apprêtait à participer, en plein scandale Kashoggi, à la Future Investment Initiative, le « Davos du désert ». Opéré et hospitalisé pendant un mois à Riyad, Ali Bongo Ondimba poursuit sa convalescence au Maroc
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