Le processus de privatisation, souvent poussé par les États, s’approfondit encore en touchant des secteurs jusqu’alors préservés. Pourtant, une fenêtre s'ouvre pour un véritable bilan.
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La privatisation est un processus lent, qui avance à bas bruit dans la technicité des « mises en concurrence » et le flou juridique des directives européennes. Il détricote, fil après fil, des réseaux qui constituaient les grands piliers de l’État social. Toujours avec les garde-fous suffisants, en apparence, pour dissiper les résistances. En franchissant chaque fois un pas supplémentaire vers la consécration d’une pensée comptable qui fait peu de cas de tout ce qu’on ne peut soupeser sous forme de bénéfices escomptés.
Et ça continue, encore et encore. Sans prêter attention au sentiment d’abandon et d’iniquité semé par les fermetures de bureaux de poste, de maternités et de petites lignes de chemin de fer, ou par l’envol injustifié des tarifs des péages, des factures de gaz et d’électricité, etc.
Le processus s’approfondit au contraire en touchant des équipements jusqu’alors préservés pour leurs attraits stratégiques, comme les aéroports ou les barrages hydroélectriques. Il devrait encore se creuser, en France, si Emmanuel Macron poursuit le plan de réformes engagé depuis son élection, qui s’attaque au cœur des missions de l’État pour les déléguer à des entreprises privées et remet en question le régime social de la fonction publique.
Une fenêtre favorable s’ouvre pourtant pour un véritable bilan de vingt ans de privatisations. Entre la contestation inédite des gilets jaunes, qui s’enracine autour de sujets économiques et sociaux, et la période électorale qui s’ouvre à l’échelle européenne. Cette même échelle qui a servi à dimensionner le marché « libre et non faussé » appelé à supplanter les services publics.
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